Eglises d'Asie – Inde
Kerala : grâce à un site Internet, un prêtre catholique aide les jeunes chrétiens à rencontrer l’âme sœur
Publié le 18/03/2010
Les candidats au mariage remplissent un questionnaire concernant leurs préférences quant au profil idéal recherché. « La plupart du temps, ce sont les parents qui prennent l’initiative de trouver le ou la conjoint(e) idéal(e) pour leurs enfants », précise Jessy Augustine, une employée du Bureau des mariages de la congrégation du P. Anil Puthuparambil. Avant que le site Internet ne soit créé, ces informations étaient centralisées auprès des quatre antennes du Service du bureau des mariages de la Congrégation des carmes de Marie-Immaculée (2), lesquelles se chargeaient ensuite de mettre en relation les candidats susceptibles de s’accorder. Selon Jessy Augustine, plus de 500 personnes se sont enregistrées sur le site durant les quatre premiers mois qui ont suivi sa création. Le site chrétien de rencontres est consultable en anglais et en malayalam, la langue de l’Etat du Kerala, parlée par quelque 31,8 millions d’Indiens.
Jacob Abraham a inscrit son fils, Bobby Jacob, employé de banque à Abu Dhabi, sur le site www.amalamatrimony.com. « L’année dernière, nous avons décidé de le marier. Malheureusement, il ne lui restait que quelques jours avant son départ pour l’étranger. Nous avons bien organisé des rencontres avec plusieurs jeunes femmes pour qu’il puisse faire son choix, mais il n’a pas pu toutes les rencontrer. Cette année, nous avons décidé de l’inscrire sur ce site afin qu’il puisse trouver quelqu’un plus rapidement », explique le père, qui précisé que l’art d’arranger les mariages est rendu difficile par les changements survenus dans la société indienne : « aujourd’hui tout va très vite, les gens n’ont pas de temps à perdre ».
Au Kerala comme ailleurs en Inde, ce sont traditionnellement des « entremetteuses » qui sont chargées d’arranger les mariages en collectant un maximum d’informations sur les jeunes femmes et les jeunes hommes en âge de se marier, à la demande de leurs parents. Lorsque les familles sont d’accord avec les propositions de l’entremetteuse – celle-ci recevra un pourcentage de la dot en guise d’honoraires si les rencontres aboutissent à une promesse de mariage (3) –, les jeunes se rencontrent dans la famille de la jeune fille lors d’une « pennu kaanal », cérémonie organisée pour aider le jeune homme à se décider.
Le site Internet, quant à lui, est bien moins onéreux qu’une entremetteuse traditionnelle, puisque l’inscription coûte 1 500 roupies (environ 24 euros) pour les six premiers mois, renouvelable ensuite pour 100 roupies supplémentaires. Un identifiant et un mot de passe sont transmis à chaque inscrit, qui peut alors « surfer » sur les profils des candidats. Ces profils sont également consultables sur papier dans les antennes du Service du Bureau des mariages et, une fois par mois, le P. Puthuparambil organise des réunions en présence des parents et des candidats au mariage. « Je ne recommande pas de candidats ou de candidates », précise le jeune prêtre, mais « si besoin est, nous pouvons permettre aux deux familles de se rencontrer ».