Eglises d'Asie – Inde
Les évêques catholiques du Karnataka appellent à fuir les partis fondamentalistes lors des prochaines élections législatives
Publié le 18/03/2010
Les 10, 16 et 22 mai prochains, près de 40 millions d’électeurs éliront 224 députés à l’Assemblée nationale du Karnataka, lors de scrutins échelonnés sur trois jours. Actuellement, l’Etat est directement administré par le président de l’Union indienne, depuis que les deux partis de la coalition gouvernementale ont donné leur démission, le 28 novembre 2007, faute d’accord entre eux.
Selon les évêques catholiques, il est fort probable que certains groupes fondamentalistes « utilisent la force ou l’intimidation » pour imposer leur idéologie sectaire et violer les droits des minorités religieuses. Leur mise en garde dans la lettre pastorale intitulée « Prise de conscience politique et responsabilité des chrétiens » s’explique par la recrudescence d’attaques antichrétiennes enregistrées au Karnataka ces derniers mois. En 2007, près de 100 attaques ont ainsi été répertoriées. Selon des sources ecclésiales, la plupart d’entre elles ont été orchestrées par le Bharatiya Janata Party (BJP, Parti du peuple indien), principal parti de l’ancienne coalition gouvernementale, considéré comme la branche politique des extrémistes hindous.
Dans leur lettre, les évêques catholiques précisent également qu’ils ne soutiennent aucun parti politique en particulier et qu’ils « laissent à la libre conscience des laïcs leur choix politique éclairé à la lumière de l’Evangile », tout en les invitant à tenir compte du principe essentiel de la liberté religieuse et du droit à pouvoir transmettre la religion dans les institutions éducatives privées. Interrogé par l’agence Ucanews, Mgr Moras a expliqué que « les fondamentalistes hindous attaquent non seulement les communautés et les paroisses chrétiennes, mais qu’ils tentent aussi de modifier les dispositions législatives en matière d’éducation et de droit des minorités religieuses ».
D’autre part, les prélats ont invité les laïcs à s’engager en politique, à défendre et à promouvoir la justice, guidés par l’esprit de service et l’option préférentielle pour les pauvres. « L’Eglise catholique soutient et approuve tous les efforts qui permettent au gouvernement d’être plus représentatif et responsable », ont-ils indiqué.