Eglises d'Asie

Mgr Oscar Cruz « harcelé » par l’agence gouvernementale des jeux d’argent

Publié le 18/03/2010




« Avec ce procès en diffamation, la PAGCOR (l’agence gouvernementale des jeux d’argent) (1) cherche à me harceler pour me faire taire car j’ai ouvert la voix contre l’industrie des jeux d’argent, en particulier contre les jeux gérés par l’Etat », a déclaré Mgr Oscar Cruz, archevêque catholique de Lingayen-Dagupan, le 23 mai dernier, soit dix jours après qu’un mandat d’arrêt a été lancé contre lui.

Vingt-trois femmes employées de la PAGCOR ont en effet porté plainte contre Mgr Cruz, pour avoir écrit dans un article publié en 2004 que « ces employées n’avaient été embauchées que pour faire de pitoyables hôtesses d’accueil » lors d’une fête organisée en l’honneur de l’anniversaire de José Miguel Arroyo, le mari de la présidente de la République des Philippines. « C’est vraiment dommage que la PAGCOR manipule ses employées pour me harceler, tout simplement parce que j’ai eu des propos critiques envers la présidente Arroyo », a ajouté l’ancien président de la Conférence épiscopale des Philippines (2).

 

Le procureur de Manille avait pourtant rejeté la plainte déposé contre Mgr Cruz en 2004, mais le ministère de la Justice a rouvert le dossier et ordonné aux plaignants de redéposer plainte. Le 13 mai dernier, le juge Antonio Rosales, du tribunal régional de première instance de Manille (Manila Regional Trial Court, MRTC), a émis un mandat d’arrêt contre l’archevêque de Lingayen-Dagupan. Pour rester en liberté, ce dernier a dû verser une caution de 10 000 pesos (près de 150 euros). Le jugement sera rendu le 17 juin prochain et Mgr Cruz, défendu par l’un des meilleurs avocats du pays, reste confiant quant au verdict qui sera prononcé.

 

Malgré ce procès en diffamation, Mgr Cruz a affirmé qu’il continuerait à mener sa « croisade incessante » contre l’industrie des jeux d’argent et contre l’implication et la promotion faite par le gouvernement (3). Ces loteries sont en effet un moyen utilisé par l’Etat pour augmenter ses revenus, mais, selon l’archevêque, les petites mises journalières de nombreux Philippins sur ces loteries ne font que maintenir les pauvres dans leur misère, ces derniers gaspillant en paris le peu d’argent qu’ils possèdent pour subvenir aux besoins élémentaires de leur famille (4).