Eglises d'Asie – Corée du sud
A l’occasion de son jubilé, un diocèse catholique fondé par des missionnaires étrangers souhaite à son tour être missionnaire en Corée et à l’étranger
Publié le 18/03/2010
« Durant un demi-siècle, nous avons beaucoup reçu des Pères et des Frères de Maryknoll, ainsi que des catholiques américains », a expliqué l’évêque. Les missionnaires de Maryknoll, au nombre de 25 à la fondation du vicariat apostolique, dont Mgr James Pardy, évêque de Cheongju de 1958 à 1969, ont contribué à poser les fondations du diocèse, en construisant des églises, des chapelles, en apportant le soutien financier de l’Eglise des Etats-Unis. « Par l’entremise des Maryknoll, Dieu a sauvé bien des personnes plongées dans la misère, notamment dans cette province de Chuncheongbuk, connue pour la pauvreté qui y sévissait ; bien des personnes ont été soignées, secourues, restaurées dans l’espérance », a-t-il poursuivi. Le territoire du diocèse de Cheongju, ville au riche passé politique et culturel, correspond peu ou prou à celui de la province de Chuncheongbuk, située à une centaine de kilomètres au sud de Séoul.
Au fil des années, environ 80 missionnaires de Maryknoll ont œuvré dans le diocèse, où le nombre des catholiques est passé de 21 000 en 1958 à 141 000 aujourd’hui – soit un dixième d’une population totale de 1,33 millions d’habitants. Peu à peu, les missionnaires américains se sont retirés, au point qu’aucun d’entre eux ne sert plus dans ce diocèse qui compte aujourd’hui 158 prêtres coréens autochtones.
Pour Mgr Chang Bong-hun, l’histoire du diocèse a un sens si elle permet d’orienter les énergies vers de nouveaux horizons. « Rendre l’aide que nous avons reçue des missionnaires américains signifie chercher les voies qui permettrons de nous mettre au service de la mission en Asie, tout particulièrement en Chine et en Corée du Nord », a-t-il affirmé dans son homélie, devant plus de 6 000 fidèles rassemblées pour l’occasion dans un gymnase de Cheongju. Un prêtre du diocèse est parti au début de cette année au Guatemala, où il participe à l’édification d’une école pour enfants défavorisés. L’évêque a également insisté sur le fait que la mission commence aux portes du diocèse et, dans la plus pure tradition de l’Eglise de Corée, une campagne chiffrée a été lancée afin d’accroître d’un tiers le nombre des catholiques à l’horizon 2020, où Cheongju devrait donc compter 200 000 catholiques. « Pour atteindre cet objectif, nous devons aller à la rencontre de nos voisins de palier, et non attendre qu’ils frappent à la porte de nos églises », a-t-il expliqué.
A l’issue de la messe jubilaire, Mgr Chang a clôturé la démarche synodale entreprise dans le diocèse en octobre 2007. Après trois années de préparation et six mois de débats, les délégués synodaux ont présenté 189 propositions, centrées sur la mission, les jeunes et la famille. Réunies en 82 articles d’un document intitulé « A nos voisins, au monde, ensemble avec Dieu », celles-ci ont été entérinées par l’évêque. Parmi les points saillants, on peut noter l’appel à la création d’une école de la mission pour les laïcs, la volonté d’amener les catholiques non pratiquants à retrouver une vie de foi structurée (1), ou bien encore l’accueil des immigrés en situation précaire.