Eglises d'Asie

Des Eglises d’Asie, les jeunes sont partis assez nombreux vers l’Australie et les JMJ de Sydney

Publié le 18/03/2010




Avec 225 000 jeunes inscrits, les Journées mondiales de la jeunesse de Sydney ne pourront rivaliser en affluence avec les JMJ de Manille, théâtre, en 1995, de ce qui a sans doute été le plus grand rassemblement de l’histoire de l’Eglise. Vu d’Asie, l’Australie apparaît à la fois comme un pays proche et lointain, proche géographiquement et lointain par son rattachement à la sphère culturelle occidentale, mais, pour les JMJ qui s’y dérouleront du 15 au 20 juillet, les Eglises d’Asie ont tenu à se mobiliser et à envoyer autant de délégués que possibles, en dépit de frais de voyage élevés.

Du petit Timor-Oriental, le pays le plus pauvre de la région, qui est aussi le pays le plus massivement catholique de cette partie du monde – avec une population d’un million d’habitants, dont près de 98 % sont catholiques –, la délégation partie pour l’Australie est plutôt conséquente : 300 jeunes ont fait le voyage. Fait notable et caractéristique des liens qui existent entre le Timor-Oriental et l’Australie, l’Eglise catholique d’Australie a tenu à financer les frais de voyage et d’hébergement de la délégation est-timoraise aux JMJ. Avant leur envol pour Sydney, Mgr Alberto Ricardo da Silva, évêque du diocèse de Dili, a dit aux 300 délégués que « ceux qui n’ont pas la chance de partir attendent de vous que vous viviez une expérience forte (à Sydney), que vous puissiez en témoigner à votre retour et que vous contribuiez à construire la paix ».

 

Des Philippines, les délégués sont, relativement à la taille de la population de ce pays catholique à 82 %, assez peu nombreux. Selon le service de presse de la Conférence épiscopale philippine, 2 000 au total feront le voyage, dont 800 au sein de la délégation officielle. La Commission épiscopale pour la jeunesse indique qu’elle a écarté une centaine de dossiers qui ne correspondaient pas au profil attendu pour les JMJ, dont celui d’une grand-mère âgée de 87 ans ! De son côté, l’ambassade d’Australie à Manille a rejeté une centaine de demandes de visa. Parmi les délégués philippins, on note la présence de cinq Chinois, de Chine populaire, qui étudient aux Philippines et profitent de l’occasion pour se joindre à ce moment de communion de l’Eglise universelle. Bien entendu, la communauté des Philippins installés en Australie s’est mobilisée pour accueillir les pèlerins venus des Philippines et prendre part aux JMJ, mais aucun chiffre n’est disponible pour évaluer leur nombre.

 

Au-delà de ces deux pays – les seuls de la région dont la population est majoritairement catholique –, la mobilisation au sein des Eglises d’Asie a été forte, mais l’importance des frais de voyage a limité la taille des délégations. Du Bangladesh, Mgr Moses M. Costa, évêque de Dinajpur et président de la Commission épiscopale pour la jeunesse, est parti pour l’Australie avec 21 jeunes âgés de 18 à 24 ans, 14 jeunes hommes et 7 jeunes femmes. L’une d’elles, Rosy Rongma, se dit très désireuse de partager ce qu’elle aura vécu à Sydney avec ceux qui n’ont pas la chance de partir pour l’Australie. En Inde, la délégation officielle compte 510 membres, soit un doublement par rapport aux 250 délégués qui étaient partis, en 2005, pour les JMJ de Cologne. Pour le chef de la délégation, Rakesh Singh, un aborigène de 27 ans de l’Etat de l’Orissa, la responsabilité de chacun des jeunes qui part pour l’Australie est grande : « Six sur dix d’entre nous viennent de milieux ruraux et pauvres. Il nous appartient de montrer que nous allons en Australie dans une démarche pèlerine, et non pour l’attrait du voyage. L’Eglise peut et doit croire en la capacité des jeunes à réaliser de grandes choses. »

 

De Corée du Sud, la délégation compte 1 100 jeunes. Pour Mgr Basil Cho Kyu-man, évêque auxiliaire de Séoul en charge de l’apostolat des jeunes, les délégués auront à se montrer missionnaires. En Corée, un dixième des jeunes catholiques vont régulièrement à la messe et prennent part à des activités d’Eglise, souligne-t-il. « Dans cette situation, je prie pour que les délégués fassent l’expérience d’une foi vivante lors de ces JMJ et deviennent à leur tour missionnaire afin d’aider ceux qui ont abandonné toute pratique religieuse ou vie de foi à y revenir. » De Taiwan et de Malaisie, l’appel est semblable : les responsables locaux comptent sur les délégués partis en Australie pour animer et assurer le succès des JMJ locales, qui sont organisées dans les diocèses l’année suivant les JMJ internationales.

 

Enfin, de pays sous régime communiste, tels le Vietnam (1) ou la Chine populaire, la participation est difficile à évaluer. Ainsi, l’Eglise du Vietnam envoie-t-elle 200 délégués, mais plusieurs centaines d’autres partent pour Sydney par leurs propres moyens. De Chine, les diocèses de Hongkong et de Macao se sont mobilisés pour envoyer des jeunes en Australie, mais, là aussi, ce sont les réseaux personnels qui permettront à un plus grand nombre de jeunes de prendre part aux JMJ. L’Australie compte en effet des minorités issues des pays asiatiques, notamment de Chine, du Vietnam ou de Corée du Sud, dont les membres catholiques se mettent au service des jeunes pèlerins.