Eglises d'Asie – Divers Horizons
L’image d’un « Jésus fumant » continue d’embarrasser les médias en Inde et dans d’autres pays en Asie
Publié le 18/03/2010
Un an plus tard, la même actualité s’est reproduite : en Inde, cette fois-ci, dans l’Etat de l’Andhra Pradesh, un journal appartenant à un homme politique chrétien a utilisé la même image, provoquant, là aussi, des troubles et des réactions embarrassées.
Selon l’agence ENI (1) qui rapporte l’information, en août 2007, l’archevêque catholique de Kuala Lumpur avait qualifié l’image de « profanation », susceptible de « heurter les sentiments religieux des catholiques » ; Mgr Murphy Pakiam avait aussi refusé de monter l’affaire en épingle, estimant qu’avant tout, il s’agissait là d’une initiative « de mauvais goût ». Le journal avait présenté des excuses, expliquant que son graphiste avait crû bien faire en choisissant cette image pour illustrer la citation : « Si quelqu’un se repent de ses fautes, le paradis l’attend. »
Un an plus tard, un incident similaire s’est produit en Inde. Le 13 juillet dernier, un journal lancé il y a quelques mois par la famille du ministre-président de l’Etat de l’Andhra Pradesh a repris la même illustration du « Jésus fumant ». Des manifestants chrétiens furieux ont attaqué les bureaux du quotidien Sakshi (‘Témoin’ en telugu) et le calme n’est revenu qu’après que Y. S. Rajasekhara Reddy, le ministre-président de l’Etat, a affirmé avoir « le plus grand respect pour Jésus Christ » – lui-même et sa famille sont membres de l’Eglise de l’Inde du Sud (protestante) et admis que la publication de l’image en question était une « bévue ». Le journal a attribué la faute à un secrétaire de rédaction zélé qui avait téléchargé l’image sur Internet.
Enfin, toujours dans le sud de l’Inde, l’Eglise catholique est, elle aussi, embarrassée par une histoire semblable. Au Kerala, le magazine du diocèse de Neyyattinkara, Vachana Jyotis (‘Ardeur du mot’) a publié l’image litigieuse en Une de son édition du 5 juin dernier. Mgr Vincent Samuel, l’évêque du lieu, a expliqué que le prêtre rédacteur en chef et les bénévoles laïques qui constituent l’équipe de rédaction s’étaient mis d’accord pour que l’image controversée soit imprimée en petit format sur la couverture, mais, lorsque la publication est revenue de chez l’imprimeur, elle se trouvait imprimée en grand format. L’équipe de rédaction a alors placé des autocollants sur la cigarette et distribué les exemplaires en espérant que l’image ne causerait pas de tort. Malgré tout, de nombreux catholiques ont protesté et exprimé leur désapprobation lorsque le magazine a été distribué dans les églises. Le diocèse a pris la décision de cesser la publication du magazine.