Plus de 22 mois après le décès de l’ancien évêque, un religieux jésuite a été nommé à la tête du diocèse de Bac Ninh

Le nouvel évêque est originaire du diocèse dont il vient de recevoir la charge. Il y est né en 1947. Tout jeune, avec sa famille, il émigra dans le sud lors de l’exode de 1954. A 20 ans, en 1967, il entrait dans la Compagnie, où il prononça ses premiers engagements en 1970. En 1976, il avait terminé ses études de philosophie et de théologie à l’Institut pontifical de Da Lat. Ordonné prêtre cette année-là, il prononça ses vœux perpétuels en 1982, dans la communauté jésuite de Thu Duc, près de Saigon.

Après son ordination, de 1978 à 1988, il fut spécialement chargé de la formation des novices et les scolastiques de la Compagnie de Jésus. Ce fut une période particulièrement difficile durant laquelle nombre de ses confrères furent emprisonnés, y compris le supérieur provincial. Cependant, l’expérience pastorale de l’évêque nommé de Bac Ninh s’est étendue au-delà des frontières de la Compagnie de Jésus. Il a été responsable d’une petite paroisse Saigon et, pendant un temps, aumônier d’une léproserie, à Thanh Binh. En 2002, il a été envoyé en France pour y poursuivre des études de spiritualité. Depuis 2005, il assumait la charge de directeur spirituel au grand séminaire de Hanoi. Il faut ajouter aussi que, depuis 1997, le P. Dat a été invité à collaborer avec le diocèse de Bac Ninh. Il y a participé à la formation permanente des prêtres et à la formation de membres d’instituts séculiers.

A Bac Ninh, le nouvel évêque succédera à Mgr Joseph Marie Nguyên Quang Tuyên, décédé à l’âge de 61 ans aux Etats-Unis où il était soigné d’un cancer, le 23 septembre 2006 (1). Le diocèse de Bac Ninh s’étend sur le territoire de cinq provinces. Les catholiques y sont au nombre d’environ 131 000 pour une population de plus de sept millions d’habitants. Le diocèse, issu de la division de l’ancien vicariat du Tonkin occidental confié aux dominicains espagnols, eut, au cours de son histoire, à subir de redoutables épreuves. Il paya un lourd tribut au temps des persécutions et s’enorgueillit de nombreux martyrs. Après les accords de Genève en 1954, 47 des 68 prêtres en activité, la totalité des séminaristes, et environ 40 000 de ses 68 000 fidèles prirent le chemin du Sud, où ils s’établirent. Peu après, en 1955 l’évêque du diocèse, Mgr Hoang Van Doan, blessé, dut aller se soigner à Hongkong. Le diocèse resta sans titulaire jusqu’à la nomination de Mgr Pham Dinh Tung en 1963. Celui-ci prit en main un diocèse qui, huit ans plus tôt, s’était vidé de sa substance vive. C’est grâce à ses efforts et à ceux de son successeur récemment décédé que Bac Ninh a retrouvé son dynamisme initial. Peu à peu, le peuple chrétien s’est à nouveau rassemblé autour d’un clergé nouvellement formé dans des églises restaurées ou nouvellement construites. Les anciens mouvements et associations chrétiennes ont, de nouveau, vu le jour.