Eglises d'Asie – Inde
Sous la pression d’associations, le gouvernement cherche des solutions pour mettre fin aux attaques antichrétiennes
Publié le 18/03/2010
La réunion du Conseil des ministres du 3 octobre dernier avait déjà eu pour objet le règlement de la crise, mais aucune décision concrète n’en était sortie. Alors qu’il revenait de visites officielles en France et aux Etats-Unis, le Premier ministre avait avoué avoir été embarrassé par les nombreuses questions sur les violences contre les chrétiens et qu’« à [sa] plus grande honte, [il] n’avai[t] aucune réponse à apporter » aux questions qui lui étaient posées à ce sujet (2). Le ministre de l’Information et de la Télévision, Priya Ranjan Dasmunshi, avait déclaré pour sa part que le gouvernement se sentait « tout à fait concerné » par les attaques antichrétiennes, qualifiées par lui d’« extrêmement graves ».
Quant au ministre du Travail, Oscar Fernandes, un catholique du Karnataka, il avait dénoncé la violence du Bajrang Dal, milice nationaliste hindoue, rejoignant ainsi les partis politiques, les associations et les organisations de défense des droits de l’homme qui demandent son interdiction ainsi que celle des organisations extrémistes visant à l’instauration d’une théocratie hindoue en Inde, le Vishwa Hindu Parishad (VHP, Conseil mondial hindou) et le Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS, Association des volontaires nationaux).
Déterminées à obtenir une réaction forte du gouvernement fédéral, ces associations, de toutes confessions et obédiences, ne cessent depuis des semaines de montrer leur détermination par des marches pacifiques, des sit-in, des réunions et autres actions de solidarité envers les chrétiens persécutés. Le 6 octobre, plus de 50 organisations ont pris part hier à grand rassemblement à Bangalore, condamnant les attaques antichrétiennes et demandant l’interdiction des partis hindous radicaux responsables des exactions. S’y trouvaient pêle-mêle des représentants du Parti communiste marxiste, du Conseil chrétien de l’Inde, des associations de femmes, d’aborigènes (tribals), de dalits (ex-intouchables), des intellectuels laïcs et des responsables des plus importantes religions présentes dans le pays. Un député marxiste du Parlement a déclaré que son parti allait mettre les attaques antichrétiennes de ces dernières semaines à l’ordre du jour de la prochaine session parlementaire, qui débute le 17 octobre 2008.