Eglises d'Asie – Indonésie
A Florès et sur une île voisine, des prêtres et des religieuses catholiques disent leur opposition au développement de l’industrie minière
Publié le 18/03/2010
« L’activité minière ne répond pas aux caractéristiques géologiques, topologiques et topographiques de Florès, de Lembata et des îles avoisinantes. Cette activité n’est pas adaptée au contexte économique et socioculturel des populations locales, qui dépendent de l’agriculture et de la pêche pour leur subsistance », peut-on lire dans le communiqué publié ce jour.
Dans cette région, formée de la grande île de Florès et d’îles plus petites, telles Lembata (Lomblen), les catholiques sont très majoritaires. Dans le diocèse de Larantuka, dont le territoire couvre une partie de Florès et la totalité de l’île de Lembata, 93 % des 265 000 habitants sont catholiques. Ce n’est pas la première fois que des cadres de l’Eglise locale s’opposent à l’extension des opérations minières. En 2006, après la signature d’un contrat d’exploration aurifère entre les autorités administratives locales et P. T. Merukh Enterprise Cooper, l’Eglise locale avait publié un communiqué pour s’opposer aux opérations de cette compagnie minière, lesquelles portaient sur un territoire de 46 000 hectares où se trouvaient cinq villages et quelque 10 000 personnes.
Cette année, les 42 prêtres et les six religieuses qui ont signé le communiqué du 8 novembre dénoncent le caractère « contreproductif » des opérations minières, une activité qui, selon eux, ne bénéficie qu’aux sociétés industrielles qui les mènent et ne rapportent rien aux populations locales, sinon la destruction de leur « environnement social, économique et culturel ». A Lembata, où subsistent deux communautés menant une pêche traditionnelle et artisanale à la baleine – une activité reconnue par les Nations Unies – ou bien à Florès, les mines polluent les sols et la mer, rendant très difficile la poursuite des activités agricoles ou de pêche.
La mobilisation de l’Eglise locale semble toutefois peu fructueuse. Une trentaine de sociétés minières opèrent déjà à Florès et sur les îles avoisinantes et Andreas Duli Manuk, chef du district de Lembata, a déclaré que son administration ne reviendrait pas sur les permis d’exploration déjà délivrés. Il a ajouté que l’exploitation minière de l’or n’avait pas commencé et que les opposants à ce projet était mal informés.