Eglises d'Asie

Le porte-parole des Affaires étrangères dément toute participation des « forces » du gouvernement à l’agression contre la paroisse de Thai Ha

Publié le 18/03/2010




En fin de matinée, le 18 novembre 2008, un certain nombre de journaux de la presse vietnamienne officielle (1) ont mis en ligne sur leur site Internet un communiqué du porte-parole du ministère des Affaires étrangères vietnamien, daté de la veille.

Celui-ci faisait référence aux faits survenus la nuit du 15 au 16 novembre dans la paroisse de Thai Ha, à Hanoi, et opposait un démenti formel à la version de cet événement telle qu’elle avait été diffusée par de nombreuses agences et sites Internet (2). Il niait en particulier que des « forces » du gouvernement soient venues procéder à des destructions sur le territoire de la paroisse et que la police et la Sécurité aient laissé faire. Le porte-parole a qualifié cette version de pure invention. S’appuyant sur des informations émanant de la municipalité de Hanoi, il a affirmé que les fidèles étaient en train de construire un bâtiment sur un terrain accaparé illégalement par la paroisse. Les gens du voisinage, mécontents, seraient venus les en empêcher. Les autorités du quartier ne seraient intervenues que pour disperser l’attroupement et rétablir l’ordre. Le président du Comité populaire du quartier Quang Trung, dont la présence sur les lieux avait été signalée par de nombreux témoins, a affirmé à un reporter de la BBC qu’il était venu sur place qu’après avoir entendu du bruit et constaté un rassemblement (3).

 

Dès le début des événements de la nuit du 15 novembre auprès de l’église de Thai Ha et pendant que l’agression battait son plein, de nombreux témoignages ont été diffusés sur différents sites Internet, en particulier ceux de l’agence VietCatholic News et de la congrégation des rédemptoristes à Hanoi. La plupart d’entre eux vont à l’encontre de cette version des faits. Plusieurs personnes non chrétiennes, habitant le quartier de Quang Trung, ont rapporté que l’ensemble des perturbateurs s’étaient réunis l’après-midi dans les locaux officiels du quartier pour préparer leur opération, les Jeunesses communistes dans leurs propres locaux, le groupe d’agresseurs et les policiers au siège de la Sécurité. Les témoignages parlent tous de l’arrivée simultanée sur les lieux de certaines autorités du quartier et du groupe de provocateurs. Selon le témoignage du P. Joseph Nguyên Van Thật, dans le groupe de responsables politiques du quartier présent dès le début, il y avait le vice-président du Comité populaire, le président du Front patriotique, des membres de la Sécurité.