Eglises d'Asie

Le supérieur provincial des rédemptoristes rejette les accusations portées contre ses confrères et déclare qu’il ne prendra aucune sanction contre eux

Publié le 25/03/2010




Interrogé par une journaliste de Radio Free Asia (1), le supérieur de la province rédemptoriste du Vietnam, le P. Pham Trung Thanh, vient de rendre publique sa réaction à la note officielle que lui a envoyée le Comité populaire de Hanoi, le 12 décembre dernier (2). Celle-ci lui intimait de prendre des mesures disciplinaires contre plusieurs religieux de la paroisse de Thai Ha et, …

… en particulier, de les déplacer hors de Hanoi. Le supérieur a annoncé que sa réponse aux autorités de la capitale était prête et que son contenu serait sans ambiguïté : les prêtres en question (il les énumère) n’ont jamais violé aucun article du droit canon. C’est pourquoi, il n’y a aucune raison pour qu’ils soient déplacés hors de Hanoi.

La note officielle des autorités de Hanoi précisait que les religieux de Thai Ha avaient eu des paroles « provocatrices », « calomnieuses à l’égard du gouvernement », qu’ils s’étaient opposés au gouvernement et, ainsi, avaient compromis les relations entre l’Eglise et l’Etat. Le P. Thanh a rejeté ces accusations qui ne peuvent s’appliquer à ses confrères de Hanoi. A plusieurs reprises, il a affirmé que les religieux de Thai Ha étaient irréprochables « du point de vue de la vérité, du point de vue du droit canon, du point de vue pastoral… ». Leurs déclarations sont restées conformes à la vérité et n’ont jamais visé à s’opposer à l’Etat. Il a ajouté en outre qu’il n’avait pas le droit, en qualité de supérieur, de déplacer ses confrères d’un endroit à un autre s’ils n’avaient commis aucune infraction dans le lieu où ils œuvraient et, à plus forte raison, lorsque, comme c’était le cas à Thai Ha, ils accomplissaient un travail méritoire, en se tenant du côté des pauvres et des personnes traitées injustement, en défendant la justice et en disant la vérité.

Le P. Thanh estime également que beaucoup d’éléments autres que l’attitude des religieux de Thai Ha entrent en jeu pour améliorer ou détériorer les rapports entre l’Eglise et l’Etat. Il cite, à cet égard, la façon d’agir des autorités de la capitale envers le peuple et en différents domaines.

Le supérieur des rédemptoristes vietnamiens a laissé entendre qu’il espérait qu’en précisant ainsi sa position il aiderait le gouvernement à réviser son attitude et à revenir sur ses décisions. Cela ne pouvait se faire que dans le dialogue et le respect de la vérité et de la justice. Si les autorités de Hanoi gardaient le calme et la sérénité, elles devraient pouvoir rétablir la vérité, en reconnaissant ce qui n’est pas encore correct, ce qui est erroné. Un tel dialogue devrait se faire dans l’humilité et la franchise. Au cours de l’interview, le provincial a précisé que les propos qu’il tenait ne représentaient que son opinion de supérieur des rédemptoristes, une opinion qui n’engageait en rien la Conférence épiscopale, laquelle n’a pas encore fait connaître sa propre réaction.