Eglises d'Asie

Le Saint-Siège se réjouit des premiers débats avec le Vietnam en vue de l’établissement de relations diplomatiques

Publié le 25/03/2010




L’objectif final des travaux du « groupe mixte Vietnam-Vatican » est bien l’établissement de relations diplomatiques entre les deux Etats. Mgr Pietro Parolin l’a affirmé à l’issue des deux premières réunions du groupe le 16 et le 17 février, lors d’une conférence de presse tenue le 19 février (1) : « C’est la première fois que nous nous rencontrions avec un programme formel…

et public sur la question des relations diplomatiques entre le Saint-Siège et le Vietnam. » Le prélat romain, sous-secrétaire pour les relations avec les Etats, qui a conduit cette année, pour la quatrième fois, la délégation romaine au Vietnam, a aussi déclaré que le Saint-Siège « salue ces discussions inédites ». Il ne pense cependant pas que les deux parties puissent aboutir à des résultats concrets dans un avenir immédiat ou prochain. Il a déclaré : « Pour des progrès plus détaillés, plus concrets, c’est encore prématuré. »

Interrogé sur l’éventualité d’une visite du pape au Vietnam, il a, selon l’Agence France-Presse, répondu que, de toute façon, un tel voyage ne pourrait être accompli avant l’an prochain, sans préciser pour quelle raison. Cependant, les propos du prélat romain sont rapportés de façon différente par d’autres sources. Radio Free Asia (émission en vietnamien du 19 février) rapporte que Mgr Parolin « a exprimé l’espoir que le Souverain Pontife puisse visiter le Vietnam cette année » (2). La même source ajoute que le porte-parole des Affaires étrangères vietnamiennes avait affirmé que « Hanoi n’avait encore pas reçu la moindre proposition pour une telle visite ». Par ailleurs, le 18 février, lors d’un entretien avec les étudiants du grand séminaire de Hanoi, auxquels s’étaient joint Mgr Pierre Nguyên Van Nhon, président de la Conférence épiscopale, et Mgr Joseph Ngo Quang Kiêt, archevêque de Hanoi, il avait promis de rapporter au Souverain Pontife ce qu’il avait vu et entendu et de lui demander de venir rendre visite au grand séminaire (3).

Les déclarations du chef de la délégation romaine n’ont rien d’étonnant. On sait depuis longtemps que l’établissement de relations diplomatiques avec le Vietnam est l’un des objectifs constants de la diplomatie du Saint-Siège, en particulier depuis l’avènement de Benoît XVI, qui y a fait allusion dès le début de son pontificat (4). En revanche, cet objectif est moins apparent dans la politique menée par l’Etat vietnamien vis-à-vis du Vatican. Une interview du directeur des Affaires religieuses, parue le 18 février dans les colonnes du Ha Nôi Moi, se gardait d’utiliser les mots « établissement de relations diplomatiques » et parlait d’une « impulsion » à donner aux relations entre les deux Etats (5). Le communiqué officiel publié le 18 février par l’agence d’information officielle du Vietnam, à l’issue de la seconde réunion du groupe mixte, soulignait avec prudence que ces réunions étaient destinées à « échanger des points de vue sur l’établissement des relations diplomatiques ». Une expression qui n’est plus employée dans la suite du texte. Elle était également absente de l’annonce des travaux du groupe mixte par le gouvernement le 11 février dernier, ainsi que du programme officiel élaboré par le gouvernement pour la délégation du Saint-Siège.

Le communiqué officiel du gouvernement publié le 18 février annonce la tenue de nouvelles réunions du groupe mixte, en ajoutant que, pour le moment, ni le lieu ni la date n’étaient encore fixés.