… ouvert depuis fin novembre dans un bâtiment historique d’un quartier chic de Djakarta. « Retirez tous les symboles bouddhiques du bar », « Changez de nom ou fermez pour toujours », pouvait-on lire sur les banderoles. Comme les autres franchises de l’enseigne créée à Paris, le Buddha Bar de Djakarta est orné de nombreuses décorations d’inspiration bouddhique et un imposant Bouddha orne son bar.
« Pour nous, Bouddha est un maître vénéré. Mais pour eux, Bouddha est un objet de décoration. C’est lamentable que ses statues se trouvent dans un lieu aussi indécent », a déclaré Eko Nugroho, porte-parole des manifestants. « Imaginez qu’ils fassent de même avec une autre religion. Il y aurait d’énormes manifestations », a-t-il ajouté, en estimant que le Buddha Bar n’aurait jamais reçu l’autorisation d’ouvrir « en Thaïlande, en Malaisie ou à Singapour » (1).
La direction du bar franchisé n’a pu être jointe par l’agence de presse. Selon la presse indonésienne, l’établissement appartient en partie à Puan Maharani, fille de l’ancienne présidente Megawati Sukarnoputri, et à Renny Sutiyoso, fille de l’ancien gouverneur de Djakarta.
En Indonésie, où les musulmans forment 85 % de la population, les bouddhistes représentent moins de 1 % de la population. Ces dernières années, des militants d’une formation islamiste, le Front des défenseurs de l’islam, n’ont pas hésité à faire le coup de poing contre des établissements, tels des bars ou des boîtes de nuit, qui, selon eux, ne respectaient pas les préceptes de l’islam en matière de consommation d’alcool, de cohabitation entre les sexes ou bien encore de respect du jeûne lié au ramadan.