Eglises d'Asie

Dix ans de mission en Sibérie pour trois religieuses japonaises

Publié le 25/03/2010




Des tranquilles îles du Japon à la toundra gelée de la Sibérie russe : c’est le chemin qui a mené trois religieuses japonaises jusqu’à Khabarovsk, où, durant dix ans, elles ont rendu un précieux service pastoral dans cette région froide d’Asie du Nord. Pendant dix ans, elles ont consacré leur vie de missionnaires à la croissance de l’Eglise locale, à la catéchèse et aux soins des baptisés, …

… à l’instruction de la foi catholique pour les jeunes, à l’aide de familles pauvres et des malades. Aujourd’hui, elles sont rentrées chez elle, emportant avec elles le patrimoine de ces dix années de mission ; de retour au Japon, elles s’attachent à sensibiliser la communauté catholique locale, dans différents diocèses, sur les thèmes de la mission ad gentes, rapporte l’agence Fides (1).

Il s’agit de trois religieuses de la congrégation des Sœurs de la Visitation (les visitandines), partie en Sibérie à la fin des années 1990, en réponse à la requête d’un petit groupe de catholiques de cette région qui désiraient avoir une église. Les sœurs ont commencé leur travail pastoral en Sibérie en même temps que deux prêtres américains missionnaires de Maryknoll, s’engageant à reconstruire une Eglise catholique dans la province de Khabarovsk. Dans les années qui ont suivi, la communauté japonaise a continué à contribuer à la mission en Sibérie avec l’envoi de trois autres missionnaires laïcs, qui ont œuvré dans la région pendant trois ans.

En Sibérie, la liberté religieuse est réapparue aux débuts des années 1990, après 73 ans d’oppression du régime soviétique. Sœur Kiyoko Suwa, 82 ans, Sœur Kazuko Seya, 70 ans, sont parties avec une autre consœur en 1998, rejoignant une région où le souvenir des goulags staliniens était encore vivace, et où peu de fidèles catholiques avaient gardé la petite lumière de la foi en clandestinité.

Parmi les urgences du travail pastoral, il y avait celui de redonner la confiance et l’espérance aux baptisés, qui, pendant des années, n’ont pas pu manifester leur foi, et celle de construire des ponts de dialogue et de compréhension avec l’Eglise orthodoxe.

Grâce aux contributions des diocèses japonais, racontent les religieuses, l’église a été reconstruite et la communauté catholique a pu renaître : « Au début, il n’y avait que cinq personnes à la messe. Aujourd’hui, le nombre de paroissiens atteint les 300. Beaucoup de personnes, en retrouvant dans leurs maisons des symboles et des objets liés à la foi catholique, comme le chapelet, ont redécouvert et revitalisé leur foi. »

L’équipe missionnaire, durant ces années, a donné naissance à des activités comme la prière et la méditation communautaire, la lecture de la Bible et la récitation du chapelet dans les maisons, les œuvres de charité en faveur des malades ou bien encore les cycles de catéchèses pour enfants, jeunes et adultes. Grâce à la présence des religieuses japonaises, un jumelage a été établi entre le diocèse japonais de Niigata et le diocèse sibérien de Khabarovsk. Aujourd’hui, les contacts se poursuivent et la communauté catholique sibérienne se développe.

Selon les religieuses, « évangéliser, ce n’est pas faire des sermons, mais se faire instrument pour que Jésus puisse toucher le cœur de l’homme et que chaque individu puisse rencontrer l’amour du Christ dans sa vie. La mission consiste à construire des ponts entre l’homme et Dieu ».