Eglises d'Asie

Les évêques demandent aux catholiques du monde entier de respecter le pape

Publié le 25/03/2010




Durant le voyage de Benoît XVI en Afrique, les médias indiens ont largement relayé leurs confrères de l’étranger disant que le pape « était complètement à côté du monde réel », à propos de ses déclarations concernant le préservatif, qui, selon lui, n’était pas l’unique réponse au drame du sida. L’une des sources citées était la célèbre revue américaine Foreign Policy, …

… qui a classé le pape en second dans sa liste des « treize personnalités les pires de la planète » ; la revue citait également des médias britanniques affirmant qu’une personne interne au Vatican avait qualifié le pontificat de Benoît XVI de « catastrophique ».

Le 25 mars dernier, le P. Babu Joseph, porte-parole de la Conférence des évêques catholiques de l’Inde (CBCI), est revenu sur ces propos, « inqualifiables » selon lui. « Comment peut-on comparer un chef spirituel mondial avec ces autres personnes citées ? C’est lamentable », a-t-il confié à l’agence Ucanews (1). Foreign Policy a placé le pape en position numéro deux, juste après l’Autrichien tristement célèbre Josef Fritzl, qui a séquestré et violé sa fille pendant 24 ans, lui faisant six enfants, et juste avant l’Américain Bernard Madoff, à l’origine d’un gigantesque scandale financier pour avoir détourné des sommes d’argent colossales.

La Conférence des évêques catholiques de l’Inde (CBCI) a publié le 24 mars un communiqué de presse dans lequel elle dit considérer comme « gravement irresponsables et infamants » ces propos au sujet du chef de l’Eglise catholique. Les évêques y défendent le pape, « le chef spirituel des catholiques, aimé et respecté dans le monde entier ». Ils rappellent que la communauté internationale avait écouté avec respect ses déclarations sur la récession économique ou le terrorisme.

Les médias indiens avaient cité des sources vaticanes disant que le pape était isolé et ne consultait pas comme il le devrait ses conseillers. « Au sujet du préservatif par exemple, il y a des prêtres et des évêques en Afrique qui considèrent le préservatif comme une des possibilités de lutte contre le sida », lit-on dans un article qui s’appuie sur des sources de presse étrangère.

Mais le texte de la Conférence épiscopale indienne demande aux catholiques du monde entier de respecter les enseignements du pape. Celui-ci a si souvent incité le monde à entrer davantage « dans l’esprit de Dieu en construisant une société fondée sur des valeurs morales et le respect de la vie », peut-on lire. « C’est le rôle moral (du pape) de diriger et de guider les consciences, celles de l’humanité en général, et celles des catholiques en particulier. »

Le pape Benoît XVI « est l’un des plus grands intellectuels des temps modernes, et il est parfaitement informé des tendances actuelles qui préfigurent la dégradation morale de l’humanité », affirme encore la déclaration, signée par le secrétaire général de la CBCI, Mgr Stanislaus Fernandes, archevêque de Gandhinagar.

Le texte des évêques, pour finir, engage les catholiques comme les non-catholiques à se garder de « faire des déclarations irréfléchies » contre le chef de l’Eglise, qui a toujours « œuvré pour la paix, la réconciliation, la fraternité, l’unité et l’attention portée aux pauvres et aux laissés-pour-compte ».