Eglises d'Asie

A Kaohsiung, l’Eglise catholique distribue du riz aux victimes de la crise économique

Publié le 25/03/2010




Dans certains pays d’Asie, les personnes se convertissaient au christianisme pour accéder à un meilleur niveau économique étaient appelées les chrétiens « sac de riz ». Le 18 mars dernier, le diocèse de Kaohsiung, ville portuaire de Taiwan, a commencé à distribuer du riz aux victimes de la crise financière qui plonge l’économie de l’île dans une sévère récession.

Pour Dominic Kao Hung-po, responsable de la campagne « Pain quotidien », les distributions de riz n’ont aucune visée prosélyte. Il y a un demi-siècle, l’île était sous-développée économiquement et les Taiwanais avaient besoin de l’aide étrangère ; aujourd’hui, le pays est riche mais la crise met au chômage un grand nombre de personnes et « il est de notre devoir d’aider ces gens à traverser une période difficile », explique ce laïc âgé de 60 ans.

Selon les chiffres du gouvernement, les chômeurs étaient au nombre de 624 000 en février, soit 46 000 de plus qu’en janvier. Le taux de chômage est monté à 5,8 %, soit un niveau très élevé pour un pays de 23 millions d’habitants, habitués ces dernières années à une situation de quasi-plein emploi. Un système d’assurances publiques indemnise partiellement le chômage à Taiwan, mais, selon Dominic Kao, les mailles du filet social laissent passer un grand nombre de personnes.

Après en avoir parlé avec son évêque, Mgr Peter Liu Cheng-chung, Dominic Kao a lancé une opération de collecte de fonds et de riz auprès des catholiques comme des non-catholiques. Depuis le 18 mars, une tonne et demie de riz a ainsi été distribuée à quelque 300 familles. Afin de repérer ces dernières, Dominic Kao et une dizaine de bénévoles ont rendu visite à une trentaine d’écoles primaires publiques, demandant aux enseignants – car « ce sont eux qui connaissent le mieux la véritable situation des familles » – quelles étaient les foyers en difficulté. Une fois contactés, ceux-ci reçoivent un sac de riz de trois kilo, équivalent à 125 dollars taiwanais (2,80 euros) et la visite d’un bénévole. Celui-ci a pour mission d’orienter les familles les plus en difficulté vers les paroisses, où elles pourront recevoir une aide plus importante et adaptée à leur situation.

Lors des prédications de Carême, Mgr Peter Liu a attiré l’attention des fidèles sur le fait qu’ils devaient prêter une attention particulière à la prière, au jeûne, à l’abstinence, et ne pas oublier d’aider concrètement leur prochain. « Aider ceux qui sont dans le besoin, c’est une manière de montrer que l’amour existe encore dans notre société et que l’espoir en la vie n’a pas disparu », a-t-il expliqué. De son côté, Dominic Kao espère que son initiative fera tâche d’huile dans les six autres diocèses de l’Eglise catholique à Taiwan.