Eglises d'Asie

Malgré l’opposition de l’Eglise, le Parlement approuve une mention du Code pénal autorisant l’avortement d’urgence

Publié le 25/03/2010




Le Parlement est-timorais vient de valider un amendement au Code pénal, autorisant l’avortement dans le cas où la vie de la mère est mise en danger. Cette mention d’exception à l’article de loi qui condamne l’avortement, stipule qu’il est « légitime » de préférer la vie de la mère à celle d’un enfant « non né ». Il est également précisé que les parents et trois médecins doivent donner leur accord…

… pour « l’extraction de l’embryon du corps de la mère ». Dans un pays essentiellement rural et où la couverture médicale est faible, les sages-femmes seront de fait habilitées à pratiquer ces interruptions de grossesse en urgence (1).

Ce point de l’article 142, débattu depuis mars dernier, a fait l’objet de nombreuses consultations entre les législateurs, le gouvernement et les responsables de l’Eglise catholique, laquelle, au Timor-Oriental, rassemble plus de 95 % de la population. Celle-ci avait marqué son opposition à toute exception concernant la loi d’interdiction de l’avortement, élaborée à l’automne dernier sur les bases des conceptions chrétiennes, dans le cadre de la refonte du Code pénal national destiné à remplacer le Code indonésien encore en vigueur dans le pays (2).

Cette ébauche de législation, pénalisant l’avortement et le considérant comme un crime, avait été accueillie très favorablement par la communauté catholique, un dernier point restant cependant à discuter : celui où la grossesse met en danger la vie de la femme et où il ne semble pas possible de sauver à la fois l’enfant et sa mère.

L’Eglise avait maintenu son veto lors des rencontres avec les responsables du gouvernement : « L’Eglise catholique ne changera pas sa position concernant l’avortement… parce que l’un des Dix commandements est : ‘Tu ne tueras point’ », avait déclaré en mars dernier Mgr Basilio do Nascimento, évêque de Bacau. Avec Mgr Alberto Ricardo da Silva, évêque de Dili, le prélat avait également publié le 15 avril une lettre pastorale en portugais, dans laquelle étaient cités de nombreux textes fondamentaux, dont le Catéchisme de l’Eglise catholique, réaffirmant « la nature sacrée et inviolable de la vie, de la conception à la mort ». Les évêques des deux diocèses du Timor-Oriental ont également rappelé dans leur Lettre que cette conception chrétienne de la valeur de la vie faisait intimement partie de la culture est-timoraise.