Eglises d'Asie – Vietnam
Des sénateurs américains réclament la libération immédiate du P. Thaddée Nguyên Van Ly
Publié le 25/03/2010
… que le procès du prêtre catholique s’est déroulé en l’absence de tout avocat. Lorsque que l’accusé a voulu s’exprimer devant la cour, il en a été empêché de force par un policier et a été conduit hors de la salle d’audience.
Selon les sénateurs américains, les conditions dans lesquelles s’est déroulé le procès n’étaient pas conformes aux exigences de la Constitution vietnamienne et de la charte internationale des droits civils et politiques. Par suite, la sentence qui a été prononcée est invalide. En conséquence, les signataires de la lettre demandent la libération immédiate et sans condition du prêtre incarcéré ainsi que la restitution de tous ses droits légaux. Quelques-uns des sénateurs signataires jouissent d’un certain renom comme Barbara Boxer, Sam Brownback et d’autres.
Le procès du P. Thaddée Nguyên Van Ly avait duré quatre heures dans la matinée du 30 mars 2007. Le prêtre avait été condamné à huit ans de prison par le Tribunal populaire de la province de Thua Thiên-Huê, pour recel et diffusion de documents, de propagande contre la République socialiste du Vietnam. Une photo prise pendant le procès par un journaliste étranger a rapidement fait le tour du monde. Elle représente un policier imposant le silence au prêtre en lui mettant la main devant la bouche. Le 24 février précédant le procès, la P. Ly avait été transporté par la police, depuis sa résidence de l’archevêché de Huê, jusqu’à la petite paroisse de Bên Cui où il avait été gardé jusqu’à son procès. Il a été ensuite transféré dans le camp d’internement de Ba Sao dans le Vietnam du Nord.
Le P. Ly a une expérience particulièrement longue des prisons communistes. Il fut incarcéré une première fois de 1977 à 1978 puis une seconde fois de 1983 à 1992. En novembre 2000, il entamait une retentissante campagne pour la liberté religieuse, jusqu’à une nouvelle arrestation en mai 2001, qui fut suivie d’une nouvelle condamnation à quinze ans de prison. Libéré le 1er février 2005, mais toujours assigné à la résidence surveillée, il ne tarda pas à reprendre sa lutte, lui donnant comme objectif, les droits de l’homme et la démocratie. Ces activités lui valurent le procès et la condamnation du 30 mars 2007 (1).