Eglises d'Asie

Le gouvernement fédéral rejette une demande de l’Albanie visant à rapatrier à Tirana les restes de Mère Teresa

Publié le 25/03/2010




Un porte-parole du gouvernement fédéral l’a affirmé le 12 octobre : l’Inde n’accèdera pas à une demande de l’Albanie réclamant les restes de Mère Teresa. Mère Teresa, décédée en 1997 et béatifiée par l’Eglise catholique en 2003, était « une citoyenne indienne et elle repose aujourd’hui dans le pays qui était le sien, dans la terre qui était la sienne », a déclaré Vishnu Prakash, porte-parole du ministère indien des Relations extérieures, …

…  dont les propos sont rapportés par l’Indian Express. « La question de la restitution de ses restes ne se pose pas », a-t-il affirmé, répondant ainsi à des informations selon lesquelles le Premier ministre albanais, Sali Berisha, a demandé le retour des restes de Mère Teresa à l’occasion du centième anniversaire de la naissance de la bienheureuse, qui sera célébré en août 2010.

Pour les Missionnaires de la Charité, la congrégation religieuse fondée par Mère Teresa, la question de l’éventuel transfert en Albanie des restes de Mère Teresa n’a jamais été d’actualité, pour la simple raison qu’aucune demande officielle en ce sens n’a été adressée à la congrégation. Les informations parues dans la presse à ce sujet ne sont que « spéculations », a déclaré Sœur Christy, des Missionnaires de la Charité, à l’agence Ucanews (1), et les religieuses ne les commenteront pas.

Née Agnès Gonxha à Skopje, en ex-Yougoslavie, aujourd’hui en Macédoine, la future Mère Teresa a vu le jour le 26 août 1910 au sein d’une famille ethniquement albanaise. Arrivée en Inde en 1929, elle est naturalisée indienne en 1947, peu avant de fonder, en 1950, les Missionnaires de la Charité, dédiées au service des plus pauvres d’entre les pauvres. Basée à partir de cette date à Calcutta (Kolkata), c’est dans cette ville qu’elle sera enterrée à sa mort, en 1997, au sein de la maison-mère des Missionnaires de la Charité.

Pour le P. Babu Joseph, porte-parole de la Conférence des évêques catholiques d’Inde, si des pourparlers ont lieu entre les gouvernements indien et albanais (2), la décision relative à un éventuel transfert des restes de Mère Teresa appartient aux religieuses Missionnaires de la Charité. « Il est compréhensible que le pays d’où vient Mère Teresa désire accueillir sur son sol le corps [de Mère Teresa], mais elle avait la nationalité indienne », a expliqué le prêtre.

Selon Mgr Henry D’Souza, archevêque émérite de Calcutta qui a bien connu Mère Teresa, de son vivant, la bienheureuse n’a jamais exprimé le désir d’être inhumée ailleurs qu’à Calcutta. Mère Teresa « s’identifiait aux habitants de Kolkata », a-t-il souligné. Partout où elle allait, des foules venaient à elle. Aujourd’hui, son tombeau attire de nombreux pèlerins et visiteurs et il ne serait pas juste de priver ces personnes de la possibilité de venir se recueillir devant la tombe de la bienheureuse, a-t-il continué.