Eglises d'Asie

Les Nations Unies annoncent une réduction des aides alimentaires aux réfugiés bouthanais présents au Népal

Publié le 25/03/2010




Le 7 octobre dernier, le Programme alimentaire mondial, agence des Nation Unies, a lancé un avertissement concernant les coupes imminentes en aide alimentaire, faute de budget. Sauf à dégager des fonds supplémentaires, a prévenu l’agence onusienne, les réfugiés bhoutanais présents dans des camps au Népal recevront moins d’aide alimentaire.

Dans un communiqué en date du 4 novembre, le Jesuit Refugee Service (JRS), impliqué de longue date auprès de ces réfugiés, s’est déclaré inquiet des conséquences de ces rationnements sur la santé de la population réfugiée qui n’a pas le droit d’exercer un travail rémunéré ni une activité agricole. Le JRS craint que cette diminution de l’aide alimentaire n’affecte tout particulièrement les réfugiés en situation de grande vulnérabilité, comme par exemple les enfants. Les rationnements ont souvent pour conséquence des retards dans le développement des enfants, des difficultés d’apprentissage et une plus grande vulnérabilité aux maladies. Le Programme alimentaire mondial a déclaré avoir besoin de quatre millions de dollars supplémentaires pour éviter les rationnements et continuer les programmes de distribution d’aide alimentaire jusqu’à la fin de l’année.

La réduction de l’aide internationale intervient alors que le programme de réinstallation des réfugiés bhoutanais, initié en novembre 2007 sous l’égide de l’ONU, s’intensifie. Près de 18 000 réfugiés ont déjà quitté les camps pour être accueillis dans des pays tiers, les Etats-Unis principalement (1). Dans les camps, installés depuis 1990 dans l’extrême sud-est du Népal, les réfugiés bhoutanais sont toutefois encore très nombreux : 91 000 selon les dernières données en date. Les équipes du JRS témoignent de la montée de la tension dans les camps. Ainsi, selon les journaux locaux, dans le camp de Beldangi, un des leaders des réfugiés, Narad Muni Sanyasi, a été menacé de mort par un groupe anonyme qui avait fait circuler des prospectus parmi les réfugiés. Alors qu’il avait soutenu le programme de réinstallation des Nations Unies, il est accusé de ne pas avoir défendu leur combat pour le rapatriement au Bhoutan – ce qu’il dément (2).

La police de la ville de Damak, localité la plus proche du camp, a déclaré avoir accru les conditions de sécurité dans Beldangi, le plus important des sept camps abritant les réfugiés bhoutanais, après l’assassinat, en septembre dernier, d’un réfugié, âgé de 45 ans. Aucun suspect n’a été interpellé ; la police locale estime que le meurtre est lié à la question des rapatriements.