Eglises d'Asie – Inde
Bengale-Occidental : inauguration d’une cathédrale construite avec les dons de chrétiens, d’hindous et de musulmans
Publié le 25/03/2010
… la cathédrale du Cœur Immaculé de Marie et de la bienheureuse Mère Teresa a été inaugurée conjointement par Sr Mary Prema, supérieure générale des Missionnaires de la Charité, qui a succédé à Mère Teresa, et par Mgr Lucas Sickar, archevêque de Calcutta. Le prélat, entouré de cinq évêques, a béni le nouveau sanctuaire devant une assemblée de plus de 2 000 personnes.
« Il était temps pour le diocèse d’avoir sa cathédrale », a déclaré Mgr Salvadore Lobo, évêque de Baruipur depuis 1998, soulignant qu’il s’agissait ici de « la première cathédrale au monde à avoir deux patrons ». Bien qu’il fasse partie du district des 24-Parganas-Sud, où les hindous sont très majoritaires (76 % selon le recensement de 2001), le diocèse de Baruipur, érigé en 1977 d’une partition de l’archidiocèse de Calcutta, s’est considérablement développé ces quinze dernières années, créant notamment huit nouvelles paroisses (1). Peinte en blanc, la cathédrale arbore, selon le style local, un massif clocher-porche à étages ; elle abrite 24 fresques et 32 vitraux réalisés par des artisans locaux, ainsi qu’une petite statue de Mère Teresa.
Conscient que, dans ce district, près de la moitié de la population, rurale à plus de 80 %, est illettrée, Mgr Lobo a insisté sur la valeur pédagogique des fresques, qui « aident à comprendre les bases essentielles de la foi catholique ». Autre symbole fort qui réjouit le prélat : la construction de la nouvelle cathédrale, qui a coûté 10 millions de roupies (146 000 euros), n’aurait pas pu se faire sans les dons des différentes communautés religieuses de Baruipur, hindoues et musulmanes comprises. « C’est un geste de solidarité qui a permis de développer l’entente entre les différentes religions », a-t-il déclaré.
Mohammed Inul Khan, qui tient une papeterie tout près de la cathédrale, est l’un des musulmans qui ont versé une contribution pour la construction du lieu de culte. « C’est le même Dieu, sous des noms différents », dit-il, ajoutant qu’« [Dieu] fera ainsi tomber sa bénédiction » sur lui et sa famille. Quant à Ranjit Ghosh, il explique que de nombreux chrétiens de la région ont donné de l’argent pour les fêtes hindoues et qu’il est de son devoir de leur retourner leur geste de générosité. Contribuer à l’édification de la cathédrale de Baruipur, démontre aux membres de toutes religions qu’il est bon de se soutenir les uns les autres, conclut-t-il.