Eglises d'Asie

Le P. Thaddée Nguyên Van Ly a été transporté d’urgence dans un hôpital de Hanoi

Publié le 25/03/2010




De bonne heure, dans la matinée du 14 novembre 2009, le P. Thaddée Nguyên Van Ly a été victime d’une embolie cérébrale qui lui a paralysé le côté droit. Du quartier 11 de la prison Ba Sao où il purge une peine de huit ans, il a été transporté d’urgence à l’hôpital de la Sécurité, à Hanoi, également appelé Hôpital du 18 septembre. Des membres de sa famille ont été autorisés…

… à rester à son chevet pour s’occuper de lui. Selon des informations fournies, le mardi 17 novembre, à un journaliste de Radio Free Asia (1) par un neveu du prêtre, son état de santé se serait quelque peu amélioré au cours de son séjour à l’hôpital et il pourrait, aujourd’hui, soulever le bras et la jambe droites de quelques centimètres au-dessus de son lit. Selon cette même source, le P. Ly se trouve seul dans une chambre, soigné par un personnel médical compétent. Quatre ou cinq agents assurent sa « sécurité ».

Une dépêche de l’AFP (2) rapporte les déclarations de l’avocate américaine, Maran Turner, responsable de Freedom Now, un groupe de défense des dissidents. Celle-ci a déclaré que le prêtre avait été frappé par une embolie alors qu’il s’agenouillait pour prier, le samedi 14 novembre. Toutefois, ont précisé les parents, la paralysie du côté droit qui s’en est suivie, n’a touché que le bras et la jambe ; son visage n’a pas été déformé et le prêtre a continué de parler comme à l’accoutumée. Le neveu du P. Ly a ajouté que le moral de son oncle restait à toute épreuve et qu’il se montrait très optimiste. L’avocate américaine avait également appelé le gouvernement vietnamien à libérer immédiatement le prêtre dissident pour qu’il puisse recevoir les soins qui s’imposent.

A la veille du 2 septembre dernier, jour de la fête nationale, après avoir annoncé que le nom du P. Thaddée Nguyên Van Ly ne figurerait pas sur la liste des 5 500 prisonniers amnistiés à cette occasion, le ministre de la Sécurité avait déclaré qu’« à l’intérieur du camp d’internement, la bonne santé du prisonnier était assurée » (3). Pourtant, la sœur et le neveu du prêtre, qui lui avaient rendu visite le 24 août précédent, l’avaient vu arriver au parloir en claudicant. Il leur avait fait part d’une série d’incidents de santé survenus depuis le mois de mai dernier, sans doute dus à son hypertension : hémorragie, chute, début de paralysie des membres. Informé, l’archevêque de Huê avait recommandé le prisonnier à la prière des prêtres du diocèse et demandé à deux d’entre eux d’aller lui rendre visite dans sa prison (4). Lors de sa rencontre avec eux, le P. Ly leur fit part de ses ennuis de santé mais leur assura que les soins donnés par les médecins de la prison lui suffisaient. Auparavant, les deux prêtres avaient demandé aux autorités pénitentiaires de l’autoriser à aller se soigner dans un hôpital ou bien de procéder à sa libération anticipée.

Le P. Ly purge actuellement une peine de huit années de prison au centre d’internement de Ba Sao, dans la province de Ha Nam. Cette peine lui a été infligée, le 30 mars 2007, par le Tribunal populaire de Huê, à l’issue d’un procès au cours duquel on l’avait empêché de parler (5). Après cinq séjours en prison depuis 1975, le prêtre totalise aujourd’hui seize années d’internement.