Eglises d'Asie – Inde
Madhya Pradesh : l’attaque d’une kermesse catholique peu avant Noël suscite les craintes de la communauté chrétienne
Publié le 25/03/2010
… où les catholiques organisent chaque année, depuis huit ans, une kermesse publique afin de faire connaître la Nativité. Des scènes tirées de la Bible y sont mises en scène et divers stands sont montés afin de permettre aux catholiques de se retrouver et aux curieux d’entrer en contact avec la communauté chrétienne. « Tout s’est bien passé le premier jour », a raconté un catholique à l’agence Ucanews (1), mais, le deuxième jour, des individus scandant des slogans hindous ont mis le feu aux étals et à la scène de théâtre. Invoquant le nom de divinités hindoues, les assaillants ont saccagé le matériel de scène, notamment les décors servant aux scénettes représentant la vie du Christ, a témoigné Raju Francis, coordinateur de la kermesse. La police a interpellé quatre individus, soupçonnés d’avoir pris part à l’incident.
Selon Mgr Leo Cornelio, archevêque catholique de Bhopal, l’attaque commise à Gwalior « inquiète fortement la communauté chrétienne du Madhya Pradesh, à quelques jours de la célébration de Noël ». L’évêque a dépêché sur place une équipe de trois personnes afin de réunir le maximum d’informations sur l’incident ; dirigée par le P. Anand Muttungal, porte-parole de l’Eglise catholique pour le Madhya Pradesh, elle doit rapidement remettre ses conclusions à l’archevêque, lequel s’est dit déterminé à les transmettre au gouvernement local pour demander que la sécurité des messes de minuit et celle des institutions chrétiennes soient assurées par les autorités.
Dans un Etat où les chrétiens représentent moins de 1 % de la population et où cette minorité a eu à subir de nombreux actes de violence depuis l’arrivée au pouvoir, en décembre 2003, du parti nationaliste hindou, le BJP (Bharatiya Janata Party, Parti du peuple indien), Mgr Cornelio a rappelé que la sécurité des habitants de l’Etat, quels qu’ils soient, était du ressort du gouvernement. Il a ajouté que les groupes antichrétiens s’estimaient d’autant plus enclins à agir que les autorités ne sanctionnaient que très rarement leurs actions.