Eglises d'Asie – Laos
Une cinquantaine de chrétiens sont expulsés de leur village pour avoir refusé de renoncer à leur foi
Publié le 04/05/2010
Epaulées par une centaine d’hommes dont certains étaient armés, elles ont contraint les protestants à interrompre la célébration religieuse dominicale à laquelle ils prenaient part. Les 48 chrétiens présents ont été forcés à se regrouper dans un champ voisin du village où ils campent depuis, sans abris et avec peu de nourriture. Leurs biens ont été saisis et six de leurs maisons ont été détruites.
Les organisations Human Rights Watch for Lao Religious Freedom (HRWLRF) et International Christian Concern (ICC) ont dénoncé ces arrestations. L’HRWLRF a fait savoir que les autorités comprenaient le chef du village, un fonctionnaire des Affaires religieuses, trois policiers du district et 15 membres d’une unité de volontaires. « Les croyants, une arme pointée sur la tête, n’ont réussi à emporter avec eux que quelques effets, indique un communiqué de l’HRWLRF. Ils survivent sans lumière, sans nourriture convenable et sans eau potable, si ce n’est un petit ruisseau tout proche. »
Selon l’ICC, les 48 chrétiens, hommes, femmes et enfants, ont refusé de renoncer à leur foi, comme leur en intimaient les autorités. Le chef du village de Katin aurait déclaré l’an dernier que le culte des esprits était la seule forme acceptable de culte dans la communauté, a jouté l’HRWLFR. L’organisation précise que la tension entre les chrétiens et le chef du village montait depuis quelque temps. Ce dernier leur aurait confisqué du bétail et, le 11 juillet 2009, il aurait convoqué une réunion spéciale de tous les habitants pour leur annoncer que « la foi chrétienne était interdite » dans leur village.
Au Laos, 65 % de la population est bouddhiste, 1,5 %, chrétienne dont 40 000 catholiques. Les articles 6 et 30 de la Constitution de la République démocratique populaire du Laos garantissent la liberté de religion, mais, dans les faits et en dépit de l’ouverture croissante du pays aux échanges internationaux, celle-ci demeure restreinte.