Eglises d'Asie – Inde
Madhya Pradesh : attaque manquée des hindouistes contre la cathédrale de Satna
Publié le 25/03/2010
… des effigies de personnalités de la communauté chrétienne, afin de protester contre les supposées conversions pratiquées par l’Eglise. En se dirigeant vers le sanctuaire pour leur autodafé, les militants extrémistes singeaient une procession funéraire.
Le P. Joseph Kodakallil, vicaire général du diocèse de Satna et également curé de la paroisse, a déclaré à l’agence Ucanews (2) que vers 17 h 00, le 11 mars, un groupe d’environ 60 personnes marchaient sur la cathédrale lorsque la police leur a barré le passage, les empêchant d’entrer. La foule a scandé des slogans antichrétiens et a brûlé une effigie dans la rue avant de se disperser une demi-heure plus tard.
Le P. Kodakallil a confié son soulagement « qu’aucun incident grave n’ait finalement été à déplorer » et a expliqué que la police lui avait déconseillé, à lui ainsi qu’à son vicaire, de se montrer à la foule. Le prêtre a ajouté que les médias n’avaient pas désigné les responsables de cette agression, mais que le Vishwa Hindu Parishad (VHP, Conseil mondial hindou) et le Bajrang Dal étaient fortement suspectés (3). « La menace est sérieuse et l’Eglise ne peut la prendre à la légère. Nous demandons donc à la police d’assurer la protection de la cathédrale », a conclu le P. Kodakallil, qui a ajouté qu’il en avait reçu la garantie de la part des autorités civiles comme de la police.
Selon les médias locaux, la colère des extrémistes hindous avait pour origine un mariage chrétien célébré en mai dernier, dont ils avaient entendu dire qu’il s’agissait en réalité d’un acte de conversion. Le P. Jolly Konnukodan, vicaire de la paroisse, affirme que l’Eglise n’a jamais célébré de mariage impliquant qui que ce soit appartenant à une autre religion. Le jeune prêtre a demandé à ce qu’une enquête « en toute transparence » soit diligentée afin d’identifier les responsables de la propagation de ces rumeurs.
Tout en exprimant sa gratitude envers la police qui a empêché la foule de vandaliser la cathédrale, le P. Konnukodan a tenu cependant à qualifier l’attaque des hindouistes, d’acte relevant d’« une stratégie bien orchestrée » visant à attaquer l’Eglise dans le « bon travail » qu’elle effectue auprès des déshérités.
Au Madhya Pradesh, les attaques des extrémistes hindous contre des lieux de culte chrétiens se sont multipliées ces dernières années, la plupart d’entre elles étant officiellement motivées par des accusations de conversions forcées (4).