Eglises d'Asie

Retour inattendu de Mgr Joseph Ngô Quang Kiêt dans son archidiocèse de Hanoi

Publié le 12/04/2010




Après plus d’un mois de séjour à Rome, où il a suivi un traitement médical, l’archevêque de Hanoi, Mgr Joseph Ngô Quang Kiêt, est revenu le 9 avril dernier dans son diocèse. Une dépêche mise en ligne sur le site Internet de l’archidiocèse de Hanoi a annoncé son arrivée sur l’aéroport international de Nôi Bai à 8h00 du matin. Un groupe de prêtres de l’archevêché, du grand séminaire…

… et de la paroisse de la cathédrale était venu l’accueillir. Les jours précédant son retour au pays, l’archevêque avait fait un court séjour à Paris où il avait déclaré avoir recouvré ses forces et être en bonne voie de guérison. Lors de son départ de Hanoi à Rome, il avait annoncé que son absence durerait deux mois (1). Elle aura été beaucoup plus brève.

Les jours qui ont précédé son retour ont coïncidé avec le début des travaux de l’assemblée de la Conférence épiscopale. Les rumeurs les plus extravagantes avaient circulé à son sujet. Elles faisaient état de prétendues négociations en cours entre la Conférence épiscopale du Vietnam et les autorités civiles portant sur la démission de l’archevêque et de son remplacement à l’archevêché de Hanoi. Aucune confirmation n’a encore été donnée, les évêques eux-mêmes, qui font paraître chaque jour un compte rendu pourtant très détaillée des travaux de la journée, n’ayant fait aucune allusion à ce genre de tractations. En accueillant les prélats au début de l’assemblée (2), le président de la Conférence s’était contenté de recommander la santé de l’archevêque de Hanoi aux prières des évêques.

Le rôle joué par l’archevêque, lors de l’affaire de la Délégation apostolique, à partir de décembre 2007, puis dans l’affaire de la paroisse de Thai Ha et encore récemment, lors de la destruction par la police de la croix de Dong Chiêm, a provoqué chez lui une tension constante, qui a, semble-t-il, émoussé ses forces. Déjà, lors de son séjour à Rome, en juin dernier, pour la visite ad limina, il en avait averti les responsables romains. Il s’en était aussi confié à son clergé, laissant planer des doutes sur son avenir. Plusieurs séjours au monastère cistercien de Châu Son, non loin de Hanoi, ne lui avaient pas permis de retrouver un état de santé satisfaisant, même s’il avait pu mener à bien la mission qui était la sienne pour l’inauguration de l’Année sainte. Finalement, il avait dû se résoudre à accepter une invitation du Conseil pontifical Cor unum et de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples à venir à Rome se soumettre à un traitement médical approprié. Il avait quitté Hanoi le 4 mars dernier.

La population et le clergé catholiques de la capitale, qui sont très attachés à la personne de leur archevêque, ne manquent pas de s’inquiéter des rumeurs permanentes faisant état des pressions du gouvernement pour sa démission et de son remplacement par d’autres prélats vietnamiens, dont certains noms ont été prononcés.