Eglises d'Asie

Les bouddhistes se joignent à l’Eglise catholique et aux autres communautés religieuses du pays pour protester contre le projet de « Réaménagement des quatre fleuves »

Publié le 21/05/2010




A la suite des chrétiens qui ont multiplié ces derniers mois les déclarations, manifestations et actions diverses contre le projet de réaménagement fluvial du gouvernement (1), c’est au tour des bouddhistes, majoritaires dans le pays, de marquer leur opposition catégorique à une entreprise qu’ils jugent, eux aussi, gravement néfaste pour l’environnement. Cette fois, c’est la plus importante organisation bouddhiste de Corée du Sud, l’Ordre Jogye (Chogye), …

… qui prend des positions très fermes pour demander au gouvernement de stopper le projet. « Le gouvernement est en train de dépenser des sommes considérables pour une entreprise inutile et devrait plutôt utiliser cet argent pour les pauvres ou l’emploi », a déclaré dans un communiqué, diffusé le 17 mai dernier, le Conseil central du bouddhisme coréen de l’Ordre Jogye.

 

Le coût de l’investissement pour les différents « aménagements » des quatre principaux cours d’eau du pays (Nakdong, Han, Kum et Yongsam), avec dragage et construction de barrages hydroélectriques, a été évalué à 22,2 trillions de wons (13 milliards d’euros). Ce projet fait polémique depuis ses débuts, malgré l’abandon par le gouvernement d’un précédent projet, encore plus ambitieux, qui visait le creusement d’un canal traversant le pays de part en part, afin de relier la capitale Séoul au port de Pusan. L’essentiel de la controverse porte sur le désastre écologique qu’engendrerait, selon ses détracteurs, la réalisation du projet. Alors que le gouvernement soutient que le réaménagement des quatre fleuves a pour but de prévenir la pollution et les inondations, les opposants au projet dénoncent la destruction irrémédiable de l’écosystème des fleuves, de paysages de la Corée et de la beauté des sites.

 

« Ainsi, nous, bouddhistes, demandons à ce que le projet soit immédiatement arrêté et totalement revu, faute de quoi le gouvernement devra affronter le jugement sévère de tous les moines et croyants bouddhistes », menace la déclaration, qui est à l’heure actuelle la marque d’opposition au projet la plus forte venue de la communauté bouddhiste.

 

Le 20 mai, un des responsables de l’Ordre Jogye a rapporté à l’agence Ucanews (2) qu’ils avaient effectué des rituels et des prières pour les fleuves et leur maintien dans un environnement naturel, mais que « leurs voix n’avaient pas été entendues par le gouvernement ».

 

Le 24 mai, des bouddhistes, des catholiques, des protestants, des membres du bouddhisme autochtone Won, ainsi que des militants de groupes de protection de l’environnement, ont projeté de se réunir en un gigantesque rassemblement de prière interreligieux sur les rives du Han (ou Hangang), fleuve qui traverse Séoul.