Eglises d'Asie

Début des travaux de la 11ème assemblée de la Conférence épiscopale au centre pastoral de Saigon

Publié le 06/10/2010




Comme l’avait fait remarquer un communiqué officiel paru peu auparavant (1), tous les trois ans, les assises des évêques catholiques du Vietnam revêtent une grande solennité. Ainsi que l’exigent les statuts de la Conférence, les activités des années précédentes sont passées en revue et un nouveau bureau y est élu. Mais, cette année, d’autres raisons sont venues s’ajouter aux précédentes pour donner encore plus de relief…

… à l’assemblée de la Conférence épiscopale qui a entamé ses travaux à Saigon le 5 octobre 2010, au Centre pastoral de l’archidiocèse.

En effet, l’Année sainte en cours, destinée à commémorer les 350 années d’histoire de l’Eglise dans le pays ainsi que les 50 ans de l’établissement de la hiérarchie, approche de son sommet, à savoir « la Grande Assemblée du peuple de Dieu » qui aura lieu en décembre à Saigon.

Par ailleurs, des événements importants ont marqué l’histoire de l’Eglise au Vietnam ces trois dernières années. Un certain nombre de conflits entre diverses communautés catholiques du Nord et du Sud et l’Etat, la démission de l’archevêque de Hanoï, mal acceptée par divers milieux catholiques : autant d’événements qui ont amené une certaine tension dans l’ensemble de la communauté catholique au Vietnam.

A la veille du premier jour de cette réunion d’une semaine, le communiqué publié sur le site de la Conférence épiscopale (2) notait que les évêques des 26 diocèses du pays étaient déjà présents sur les lieux. Leur nombre exact était même précisé, à savoir 33 évêques, auxquels il faut ajouter un prêtre administrateur du diocèse de Dalat dont l’évêque, Mgr Pierre Nguyên Van Nhon, nommé archevêque de Hanoi, n’a pas été encore remplacé. Cependant, il semble que l’ancien archevêque de Hanoi, Mgr Joseph Ngô Quang Kiêt, qui est le secrétaire en titre de la Conférence, ne participe pas à cette assemblée, aucune mention de son nom n’ayant été faite. Lors de cette veillée, le président de la Conférence épiscopale, Mgr Pierre Nguyên Van Nhon, a rappelé les circonstances particulières dans lesquelles se déroulait l’assemblée, tandis que l’adjoint au secrétaire de la Conférence, Mgr Joseph Vo Duc Minh, a énuméré les diverses questions prévues au programme de l’assemblée.

Comme à l’accoutumée, dans la matinée du premier jour de la session, une délégation composée de membres du Bureau gouvernemental et du service régional des Affaires religieuses est venue présenter ses vœux à l’assemblée (3). Dans son intervention, Nguyên Thanh Xuân, représentant le bureau gouvernemental, a exposé aux évêques ce qu’il a appelé « un changement » du point de vue du gouvernement sur les religions. Désormais, a-t-il dit, les autorités considèrent que la religion est un besoin légitime et durable d’une grande partie de la population et qu’elle contribue activement à la culture du pays.

En réalité, ce changement de théorie date de 1990. C’est à cette époque que la doctrine marxiste-léniniste du dépérissement nécessaire de la religion a été abandonnée pour être remplacée par une conception faisant de la religion un élément à part entière de la culture nationale. Cette transformation de la doctrine avait été entérinée au cours d’un plénum du Comité central du Parti.

Le président de la Conférence épiscopale, dans sa réponse, a annoncé que, lors des festivités du millénaire de la capitale – qui venaient tout juste d’être lancées –, la Conférence épiscopale serait représentée par deux de ses évêques, Mgr Joseph Dang Duc Ngan, évêque de Lang Son, et Mgr Jean-Marie Vu Tât, évêque auxiliaire de Hung Hoa, récemment nommé.

Deux sujets principaux ont fait l’objet des travaux des évêques pendant le restant de cette première journée. Les trois provinces ecclésiastiques du Vietnam ont présenté leur compte rendu des rencontres de prêtres organisées au cours de l’année dans le cadre de l’année sacerdotale, lesquelles ont été particulièrement suivies. Pour la province ecclésiastique de Saigon, il a fallu en organiser deux (l’une à Saigon, l’autre à Xuân Lôc), chacune d’entre elles rassemblant 600 prêtres. Les travaux des évêques ont ensuite porté sur l’organisation de la Grande Assemblée du peuple de Dieu au Vietnam. Il y a été question de son organisation et surtout de l’élaboration d’un instrument de travail (instrumentum laboris) du type de celui qui est utilisé pour la préparation des synodes (4).