Eglises d'Asie

Dans la discrétion, la Société missionnaire du Vietnam accomplit de remarquables progrès

Publié le 07/12/2010




La Société missionnaire du Vietnam, qui aujourd’hui approche de ses 30 ans d’existence, vient de se doter d’une « Maison d’études », dans le diocèse de Phu Cuong (arrondissement de Binh Tan). Le 4 décembre 2010, l’ordinaire du diocèse, Mgr Pierre Tran Dinh Tu, accompagné de nombreux concélébrants, y présidait la messe d’action de grâces, destinée à marquer l’inauguration de cette nouvelle maison de formation.

L’homélie de l’évêque avait précisément pris l’action de grâces comme thème de méditation, une action de grâces qui est le sentiment tout naturel des membres d’une société qui, après une disparition que l’on aurait pu croire définitive, a, depuis une dizaine d’années, effectué sa renaissance et entamé une vie nouvelle.

 

La Société missionnaire du Vietnam, organe missionnaire officiel de l’Eglise du pays, tire son origine d’une décision de la Conférence des évêques du Vietnam du Sud en 1971 (1). Celle-ci prévoyait la formation et l’envoi de missionnaires vietnamiens au service de l’évangélisation des non-chrétiens. Pour l’Eglise du Vietnam, c’était à la fois une façon d’exprimer sa reconnaissance pour le don de la foi, et un moyen de partager la mission d’évangélisation de l’Eglise universelle.

 

A son origine, la nouvelle société avait été placée sous la responsabilité de Mgr Philippe Nguyên Kim Dien, un témoin héroïque de la foi, alors archevêque de Huê (2). Le 19 mars 1971, elle recevait une lettre d’approbation et de chaleureux encouragements du pape Paul VI. L’année suivante, Mgr Dien rédigeait les statuts de la nouvelle société et, le 23 août 1972, les faisait approuver par la Conférence épiscopale. Une semaine plus tard, une lettre rédigée par lui faisait connaître à tous les prêtres du Vietnam la nouvelle institution missionnaire avec ses statuts et ses objectifs. Quelque deux ans plus tard, alors que s’achevait la deuxième guerre du Vietnam, au mois d’avril 1975, la jeune société comptait déjà six communautés et un grand séminaire officiellement créé à Lai Thiêu (dans la province aujourd’hui appelée Binh Duong) au mois d’août 1974.

 

Mais le mois d’avril 1975 marquait aussi l’avènement d’un nouveau régime qui allait bouleverser la jeune société. Tous les établissements furent fermés, les étudiants dispersés, les activités interrompues pendant une très longue période…, jusqu’au mois de mai 1998. A cette date, dans une lettre, les responsables de la société intervenaient auprès du cardinal Paul Joseph Pham Dinh Tung, alors président de la Conférence, pour que celui-ci intervienne auprès des évêques et favorise la réouverture de cet organe missionnaire de l’Eglise du Vietnam. En octobre 1999, l’évêque du diocèse de Phu Cuong devenait responsable de l’institution qui pouvait alors reprendre vie et entamer un nouveau développement.

 

Onze années se sont écoulées depuis ce nouveau départ, une période relativement courte et vécue dans des conditions souvent difficiles. Et pourtant les résultats obtenus ont dépassé toutes les espérances. Aujourd’hui, la société restaurée compte 62 membres dont 18 prêtres. Onze d’entre eux ont été ordonnés le 25 mai 2010 dans le diocèse de Phu Cuong. Quatorze membres ont déjà terminé leur formation théologique et sont en stage de pastorale dans des communautés ou dans divers postes missionnaires éloignés. Vingt autres sont en période de formation au centre d’études des dominicains.

 

La société est aujourd’hui divisée en un certain nombre de communautés. La communauté principale se trouve à Son Lôc, dans le diocèse de Phu Cuong. Ces communautés, surtout situées dans le sud du Vietnam, regroupent des jeunes gens qui se préparent à entrer en formation, des étudiants en stage missionnaire et bien entendu les prêtres. Ceux-ci, en dehors des responsabilités qu’ils peuvent assumer à l’intérieur de la société, sont généralement envoyés dans des postes missionnaires, des paroisses de régions éloignées où ils effectuent leur travail apostolique auprès de l’ensemble de la population et plus particulièrement des non-chrétiens. Spécialement tourné vers les diverses minorités ethniques et les populations migrantes, un groupe de travail d’une paroisse de Saigon est en lien particulier avec les migrants. Dans le diocèse de Phu Cuong, les missionnaires travaillent dans trois paroisses nouvellement créées en milieu non chrétien, un milieu qui reste partout la priorité de la société.