Eglises d'Asie

Depuis les Etats-Unis, la campagne de soutien aux paroissiens de Côn Dâu se développe

Publié le 23/02/2011




Dès ses débuts, en janvier 2010, l’affaire de la spoliation du territoire de la paroisse catholique de Côn Dâu par les autorités de Da Nang avait soulevé une vive émotion au sein de la diaspora vietnamienne catholique, surtout aux Etats-Unis. Le mouvement de solidarité né à cette époque ne s’est pas ralenti. Des membres du Congrès américain et plusieurs associations humanitaires y participent désormais. Tout récemment, le 21 février 2011, une organisation américaine de défense des chrétiens persécutés, …

International Christian Concern (ICC), a fait parvenir à l’ambassade du Vietnam aux Etats-Unis une lettre de protestation signée par un millier de citoyens américains (1).

C’est à la suite d’un rapport lu au mois d’août dernier devant la Commission des droits de l’homme par un membre du Congrès que l’association dont le siège est à Washington s’est employée à recueillir des signatures pour une lettre destinée aux autorités vietnamiennes. Les signataires y déclarent : « Nous appelons votre gouvernement à libérer tous ceux qui sont internés et à ouvrir une enquête sur les événements survenus le 4 mai 2010 (2) et sur l’utilisation subséquente de la torture contre les citoyens vietnamiens (…). »

Le directeur d’une association d’aide aux réfugiés vietnamiens a déclaré que les efforts d’ICC, associés à ceux d’un certain nombre d’ONG internationales, ont largement contribué à la réussite de la « Campagne de secours aux paroissiens de Côn Dâu », organisée depuis les Etats-Unis par la diaspora vietnamienne. Ces associations ont, en effet, ont joué un grand rôle dans les démarches tentées pour apporter une aide administrative, juridique et financière aux paroissiens de Côn Dâu qui se sont enfuis du Vietnam pour la Thaïlande. Selon les déclarations du responsable vietnamien, ces réfugiés en Thaïlande sont aujourd’hui au nombre de 55. Lorsque leur arrivée a été signalée pour la première fois à Bangkok, ils n’étaient encore qu’une quarantaine.

La campagne en faveur de Côn Dâu a été lancée au mois de juin 2010. Elle avait pour principaux objectifs de faire valoir le droit au statut de réfugié des paroissiens ayant fui le Vietnam, de s’opposer aux persécutions menées par les autorités vietnamiennes contre cette paroisse et d’assurer durablement la sécurité de ses fidèles. Les responsables de la campagne s’efforcent aujourd’hui de réunir une somme d’argent (environ 900 dollars américains par personne) qui permettrait aux réfugiés de subsister pendant un an. Par ailleurs, un avocat spécialisé va incessamment être envoyé en Thaïlande pour s’occuper du dossier des demandeurs d’asile de Côn Dâu.

Selon les déclarations d’un des réfugiés de Côn Dâu en Thaïlande, recueillies par un journaliste de Radio France Internationale (émissions en vietnamien) (3), l’enquête du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés n’est achevée que pour certains d’entre eux. Aucun ne bénéficie encore du statut officiel de réfugié. Craignant une possible intervention de la police vietnamienne, les réfugiés mènent une vie clandestine, changeant souvent de lieu de résidence.

Sur place, dans la paroisse, la surveillance et le contrôle de la police continuent d’être aussi rigoureux. Depuis le mois de décembre, la municipalité de Da Nang fait pression sur la population de la paroisse pour qu’elle exhume elle-même les restes des défunts enterrés dans le cimetière, lequel est destiné à devenir une partie d’une nouvelle zone urbaine « écologique ». Ce travail aurait dû être fini avant le premier jour de la nouvelle année lunaire. De fait, jusqu’à présent les ordres de la municipalité se sont heurtés à la résistance passive des paroissiens et à une pluie abondante qui a empêché tous travaux.