Eglises d'Asie

Le représentant non résident du Saint-Siège quitte le Vietnam après avoir clarifié son rôle et ses attributions

Publié le 05/05/2011




Le premier séjour au Vietnam de Mgr Leopoldo Girelli, représentant non résident du Saint-Siège, s’est achevé le 1er mai 2011. Il était arrivé à Hanoi douze jours plus tôt, le 18 avril. A Hanoi, il a participé aux cérémonies de la Semaine sainte, avant de se rendre à Saigon. Là, il s’est présenté à l’épiscopat vietnamien pendant les deux premières séances de leur première assemblée annuelle au Centre pastoral de l’archevêché.

Il s’est également rendu dans les cinq diocèses de la province ecclésiastique de Saigon. Lors de ses rencontres avec diverses composantes de l’Eglise à Hanoi comme Saigon, il est intervenu sur un certain nombre de sujets. Ses déclarations les plus importantes ont été recueillies par l’organe d’information de la Conférence épiscopale du Vietnam (1). Les thèmes abordés par lui ont été son propre statut de représentant non résident, la situation de l’Eglise catholique au Vietnam et la nécessité d’assurer la formation permanente des prêtres, des séminaristes, et des laïcs. Nous retenons ici ce qui concerne son statut et sa mission au Vietnam, sujets sur lequel il a été particulièrement précis.

 

Dans une réponse à la question d’un séminariste, lors de sa visite au grand séminaire de Hanoi, le 20 avril 2011, le représentant du Saint-Siège a mis en relief la spécificité du titre un peu étrange qui est le sien. D’un point de vue diplomatique, a-t-il rappelé, le nonce apostolique est un représentant du Saint-Siège (considéré comme un Etat) auprès du gouvernement local. C’est une fonction équivalente à celle d’un ambassadeur. Sur le plan pastoral, le nonce est le représentant du Souverain pontife auprès de l’Eglise catholique locale. En revanche, un délégué apostolique n’est pas, sur le plan diplomatique, le représentant du Saint-Siège auprès du gouvernement local, comme peut l’être un nonce, parce qu’il n’y a pas de relations diplomatiques officielles entre les deux parties. Sur le plan pastoral, le délégué est le représentant du Souverain pontife auprès de l’Eglise catholique locale. Cependant, il possède un statut officiel auprès du gouvernement local et peut ainsi entrer et sortir du pays pour travailler auprès de l’Eglise locale.

 

Le représentant du Saint-Siège (représentant apostolique) a, sur le plan diplomatique et pastoral, un rôle analogue aux précédents, mais il n’est pas encore tout à fait considéré comme bénéficiant d’un statut officiel. Il ne possède pas le droit d’entrer et de sortir tout à fait librement du pays pour travailler auprès de l’Eglise locale. C’est pourquoi le représentant du Saint-Siège (particulièrement au Vietnam) doit avertir à l’avance les autorités locales de la date et du lieu de son arrivée, ainsi que des affaires qu’il traitera avec l’Eglise locale. Il s’agit là d’un statut provisoire, précédant celui de nonce apostolique ou de délégué apostolique. Mgr Girelli a ajouté que, actuellement, il cumulait trois fonctions dans cinq pays différents : il est en effet nonce apostolique à Singapour et au Timor-Oriental, délégué apostolique en Malaisie et à Brunei et représentant non résident du Saint-Siège au Vietnam.

 

Lors de sa rencontre avec les évêques du Vietnam au Centre pastoral de Saigon le mardi 26 avril dernier, le représentant du Saint-Siège a clairement expliqué la nature de sa mission en se référant au droit canon (canons 102-367). En tant que représentant non résident, a-t-il déclaré, il est considéré par le gouvernement vietnamien comme un ambassadeur extraordinaire du Souverain pontife pour l’Eglise du Vietnam, mais il ne remplit pas de fonction diplomatique (le processus d’établissement de relations diplomatiques entre le Saint-Siège et le Vietnam n’étant pas achevé).

 

Donnant un tour plus personnel à ses réflexions sur sa fonction de représentant du Saint-Siège, Mgr Girelli a confié à plusieurs reprises les difficultés qu’il avait rencontrées en certains de ces postes. Lors de sa visite au carmel de Saigon, dans l’après-midi du 28 avril, Mgr Girelli a notamment évoqué des événements dramatiques auxquels il avait été mêlé. En Indonésie, au printemps 2006, trois catholiques avaient été injustement condamnés à la peine de mort. Il était intervenu de toutes ses forces mais, en dernier ressort, n’avait pu que les aider à vivre leurs derniers jours (2). Quelques mois plus tard, le discours de Benoît XVI à Ratisbonne ayant été mal compris par certains musulmans indonésiens, la nonciature avait été cernée par une foule protestant férocement. Cependant, le nonce avait continué à rencontrer ses visiteurs et à prodiguer ses explications pour mieux faire comprendre les déclarations pontificales et surmonter les tensions.