Eglises d'Asie – Vietnam
A la fin de son deuxième séjour au Vietnam, le représentant du Saint-Siège a rencontré l’archevêque émérite de Hanoi à Châu Son
Publié le 20/06/2011
Le représentant du Saint-Père est arrivé aux environs de 13h30 dans le monastère qui se trouve environ à 70 km de Hanoi, en compagnie d’un groupe d’ecclésiastiques. Il en est reparti environ une heure plus tard. Il n’y a eu ni déclaration, ni communiqué ; la teneur des propos échangés reste pour le moment inconnue.
Depuis le début du mois de juin, Mgr Girelli a parcouru cinq diocèses du Nord-Vietnam où il a pris contact avec les autorités religieuses locales, clergé séculier comme membres des communautés religieuses, et a rendu de très nombreuses visites dans les paroisses et établissements des diocèses. Les célébrations eucharistiques qu’il a présidées ont attiré les foules venues exprimer leur fidélité et leur attachement au Saint-Siège. Dans certains diocèses, on a même eu recours à lui pour régler des problèmes opposant l’Eglise locale aux autorités civiles. Ainsi, à Haiphong, les catholiques l’ont prié d’intervenir auprès des pouvoirs publics pour récupérer le terrain environnant la basilique de Hai Duong, consacrée aux saints martyrs du diocèse (quatre dominicains espagnols et un catéchiste vietnamien). Il a consacré les derniers jours de son séjour au Vietnam à diverses paroisses de l’archidiocèse de Hanoi. Par ailleurs, au cours de ce séjour au Vietnam, le représentant du Souverain pontife a annoncé assumer une responsabilité supplémentaire. Il est désormais nonce apostolique auprès de l’organisation de l’ASEAN (Association des nations de l’Asie du Sud-Est) (2). L’archevêque était déjà nonce apostolique à Singapour et au Timor-Oriental, délégué apostolique en Malaisie et à Brunei, représentant non résident du Saint-Siège pour le Vietnam.
Mgr Joseph Ngô Quang Kiêt vit retiré dans le monastère de Châu Son depuis le 6 août 2010, date à laquelle il était revenu des Etats-Unis. En décembre 2007, Mgr Kiet avait été à l’initiative de manifestations de prière en vue de récupérer des propriétés du diocèse spoliées par l’Etat. Ces manifestations, qui s’étaient prolongées en 2008, avaient provoqué de très violentes réactions des pouvoirs publics. Leurs relations avec l’archevêque de la capitale en avaient été gravement altérées. Les autorités, au plus haut niveau, avaient publiquement déclaré qu’elles le considéraient comme indésirable et avaient demandé à la Conférence épiscopale qu’il soit écarté de Hanoi.
Les événements qui avaient précédé son départ aux Etats-Unis avaient présenté un aspect dramatique. Au début de l’année 2010, Mgr Ngô Quang Kiêt avait effectué un séjour de quelques semaines à Rome où il était allé se soigner et rencontrer des responsables de la secrétairerie d’Etat. Il était revenu dans la capitale le 7 avril 2010. Les événements se succédèrent alors très rapidement. On apprenait la nomination à Hanoi d’un archevêque coadjuteur, Mgr Pierre Nguyên Van Nhon, actuel président de la Conférence épiscopale. Le 7 mai, le nouveau coadjuteur était intronisé dans la cathédrale. Dans la nuit du 12 au 13 mai, Mgr Kiêt quittait le Vietnam et s’embarquait pour une destination restée longtemps inconnue. Dans la journée du 13 mai, le Saint-Siège annonçait que sa démission, proposée pour des raisons de santé, était acceptée. L’émotion provoquée par cette décision était immense tant dans l’archidiocèse de Hanoi que dans le reste de l’Eglise du Vietnam. Une polémique s’installait concernant les motifs de cette démission, les pressions qui s’étaient exercées sur l’archevêque désormais émérite et sur le Saint-Siège de la part de l’Etat vietnamien, de la Conférence épiscopale du Vietnam… (3).
Depuis son arrivée à Châu Son où il reçoit de très nombreux visiteurs, l’archevêque émérite n’a fait aucune déclaration. Des visiteurs récents ont rapporté qu’il aurait dit que, dans le cas où, pour une raison quelconque, il serait obligé de quitter le monastère, il ne pourrait que revenir à Hanoi où se trouve sa résidence légale.