Eglises d'Asie – Japon
A Takamatsu, où la présence du Chemin néo-catéchuménal est source de tensions, le nouvel évêque s’inscrit dans les pas de son prédécesseur
Publié le 28/06/2011
… ainsi que du nonce apostolique à Tokyo, Mgr Alberto Bottari de Castello, dont c’était l’un des derniers actes officiels avant son départ pour Budapest, en Hongrie. Tous les évêques actifs du Japon, au nombre de 14, avaient fait le déplacement jusqu’à Takamatsu pour l’occasion.
Lors de la messe d’ordination, le nouvel évêque a exprimé le désir d’inscrire son action dans les pas de son prédécesseur, afin de travailler à « la renaissance et à l’unité du diocèse ». Pour sa part, le nonce a appelé tous les catholiques du diocèse à se montrer fidèles envers leur évêque, rappelant que Takamatsu était cher à son cœur, « étant le premier qu’[il avait] visité à titre officiel » lors de son arrivée au Japon, en 2005.
Mgr Mizobe Osamu, le prédécesseur de Mgr Suwa, avait fait de « la renaissance » et de l’« unité » ses deux mots d’ordre, Takamatsu occupant une place particulière au sein de l’Eglise du Japon. En effet, ce diocèse est le plus petit des seize diocèses catholiques du Japon. Avec 5 000 fidèles, soit 0,1 % de catholiques (pour une moyenne nationale de 0,3 %), Takamatsu est perçu comme relativement peu dynamique, les vocations sacerdotales ou religieuses y étant notamment très rares. Pour Mgr Mizobe, une « renaissance » était donc nécessaire. Quant à l’unité, elle pose particulièrement problème à Takamatsu, la communauté nouvelle appelée sur place par un des prédécesseurs de Mgr Mizobe ayant posé des difficultés à s’insérer dans le tissu ecclésial existant. Depuis des années, les relations d’une partie de l’Eglise locale avec le Chemin néo-catéchuménal sont heurtées au point que l’affaire est remontée jusqu’à Rome et qu’une « visite apostolique » est en cours (1).
Selon un certain nombre de catholiques locaux, le nouvel évêque dispose tout à fait des qualités humaines et spirituelles nécessaires pour assumer la direction de ce diocèse. Ordonné prêtre en 1976 au titre de l’archidiocèse d’Osaka, le P. Suwa travaille depuis six ans dans le diocèse de Takamatsu, au sein du secteur paroissial de Kochi. Auparavant, alors qu’il dépendait encore de l’archidiocèse d’Osaka, le prêtre a vécu le grand tremblement de terre de 1995 de Kobe. Selon Yamano Mamiko, qui travaille au Centre catholique d’action sociale de Kobe, le P. Suwa a eu à « connaître des situations difficiles, mais c’est quelqu’un qui va facilement au contact des fidèles et qui peut travailler avec eux pour les choses avancent ».
Par ailleurs, deux jours avant l’ordination épiscopale de Takamatsu, les évêques du Japon étaient réunis à Tokyo pour leur assemblée annuelle. Le principal dossier était la mobilisation en cours et à venir pour aider les populations du Tohoku, la région sinistrée par le tsunami qui avait suivi le tremblement de terre du 11 mars dernier. Les évêques ont confirmé le rôle confié en mai dernier au « Bureau d’aide pour la reconstruction », qui a pris la suite du « Centre de soutien d’urgence », mis en place dans les premiers jours après la catastrophe (2). Ils ont également décidé de faciliter l’envoi dans le Tohoku de prêtres d’autres diocèses du Japon qui voudraient offrir leur aide dans les régions sinistrées. Quant à l’effort financier, il a été décidé que le diocèse de Sendai recevrait 30 millions de yens (260 000 euros) chaque année durant les trois prochaines années et celui de Saitama, également touché par le tsunami, 10 millions de yens, ces deux diocèses étant exemptés de la contribution annuelle à verser au secrétariat de la Conférence épiscopale.