Eglises d'Asie

Mgr Nguyên Thai Hop précise les circonstances de l’annulation du colloque sur la souveraineté vietnamienne en mer de Chine méridionale

Publié le 23/09/2011




 Dans une interview accordée au P. Trân Công Nghi pour l’agence VietCatholic News (1), Mgr Nguyên Thai Hop, président de la Commission ‘Justice et Paix’ de la Conférence épiscopale vietnamienne et responsable du Club Paul Nguyên Van Binh, est revenu sur l’annulation du colloque qui avait pour thème la souveraineté vietnamienne en mer de Chine méridionale. Il a détaillé et complété les raisons qui ont motivé son annulation, laquelle est intervenue au dernier moment.

 Le colloque avait en effet été prévu pour le 17 septembre. Mais, l’avant-veille de la date prévue, un bref communiqué du comité organisateur (2) annonçait son annulation, une décision prise à la demande du Bureau des Affaires religieuses du gouvernement et de celui de Saigon. Dans son interview à VietCatholic News, l’évêque précise que ce n’est pas l’unique raison qui a forcé le comité organisateur à annuler le colloque. L’évêque rapporte en effet que les autorités ont exercé une très forte pression sur le couvent des dominicains et sur la direction du Club Paul Nguyên Van Binh (3). Le personnel employé pour le colloque et les collaborateurs ont reçu des menaces. Plusieurs d’entre eux ont été avertis qu’ils perdraient leur emploi s’ils participaient au colloque. A Saigon, des agents de la Sécurité publique ont directement téléphoné à de nombreuses personnes pour exiger d’elles qu’elles n’y participent pas. Dans les autres diocèses, plusieurs personnalités ont été interrogées par la Sécurité publique et ont subi des ennuis pour s’intéresser de près à ce colloque intitulé « Justice et paix en mer d’Orient ».

Auparavant, l’évêque avait déclaré ignorer, autant que les autres, les raisons pour lesquelles l’Etat interdisait un colloque scientifique, destiné à apporter des preuves géographiques, historiques, juridiques démontrant la souveraineté du Vietnam sur les archipels contestés de la mer d’Orient. Selon Mgr Hop, le gouvernement aurait dû, au contraire, encourager des spécialistes travaillant pour le bien du pays. La Chine n’utilise-t-elle pas la société civile et les travaux de ses spécialistes pour critiquer le point de vue du Vietnam ? Le responsable de la Commission ‘Justice et Paix’ s’est également interrogé pour savoir quelle était la préoccupation qui, aux yeux de l’Etat, paraissait plus importante que le péril représenté par la Chine.

D’autres sujets ont été abordés dans l’interview accordée par l’évêque de Vinh au P. Nghi. Interrogé au sujet du représentant non permanent du Saint-Siège au Vietnam, Mgr Leopoldo Girelli, Mgr Hop a insisté sur sa compétence et sur sa connaissance approfondie de la situation actuelle au Vietnam. Cette connaissance s’alimente aux sources de la diplomatie romaine très informée sur le Vietnam. Mgr Hop estime que la présence du représentant pontifical au Vietnam ne peut qu’être bénéfique pour l’Eglise et pour le succès des négociations en cours entre le Vietnam et le Saint-Siège à propos de l’établissement des relations diplomatiques.

En qualité de responsable de la Commission ‘Justice et Paix’, l’évêque a confié que son objectif prioritaire était de consolider et d’étendre à tous les diocèses du Vietnam le réseau des commissions ‘Justice et Paix’. En tant qu’évêque de Vinh, il a essayé de répondre au jour le jour aux besoins de son diocèse. Lors de son arrivée dans le diocèse, il y a plus d’un an, il avait dû faire face aux besoins créés par une inondation particulièrement désastreuse. La réparation des dégâts fut pour lui une tâche très importante. Elle ne put être menée que grâce à l’aide financière très importante fournie par les catholiques de Vinh installés à l’étranger. Mgr Nguyên Thai Hop a terminé son entretien en citant les différents domaines dans lesquels s’est exercé son ministère pastoral, à savoir l’administration du diocèse, la formation des personnels d’Eglise, l’annonce de l’Evangile, la catéchèse, etc.