Eglises d'Asie

POUR APPROFONDIR – Prier pour une péninsule apaisée

Publié le 03/11/2011




Mgr Hyginus Kim Hee-joong, archevêque de Gwangju (Kwanju), est président de la Conférence coréenne pour la religion et la paix et de la Commission épiscopale (sud-)coréenne pour la promotion de l’unité chrétienne et du dialogue interreligieux. Du 21 au 23 septembre 2011, il a emmené une délégation représentant les sept plus importantes religions de Corée du Sud pour une visite historique en Corée du Nord (1). Quelques semaines plus tard, il a rédigé le texte ci-dessous, publié le 12 octobre 2011 par l’agence Ucanews. La traduction est de la rédaction d’Eglises d’Asie.

Mis à part la Corée, y a-t-il un autre pays où un peuple partageant la même langue, la même histoire et les mêmes traditions apparaît aussi blessé par un conflit qui a déjà provoqué tant de souffrances politiques, économiques et sociales ?

Dans un effort pour adoucir ce conflit, des représentants de sept religions réunis au sein de la Conférence coréenne pour la religion et pour la paix ont décidé de visiter la Corée du Nord le mois dernier, sachant combien la paix dans la péninsule est vitale pour le présent et l’avenir de tous les Coréens.

Les délégués, qui sont des personnes religieuses qui accordent du prix à la réconciliation et à la paix, se sont mises d’accord pour consacrer plus d’attention aux relations entre les deux Corées. Dans cet esprit, nous avons remis notre message de paix aux autorités du Nord avant et lors de notre voyage du 21 au 24 septembre ; c’était la première tentative de ce genre accomplie ensemble par des responsables de ces sept religions.

Je crois que si de telles initiatives menées par des responsables religieux peuvent faciliter les échanges et promouvoir la paix dans la péninsule, elles peuvent aussi faire grandir la paix en Asie et dans le monde entier.

Le 23 septembre, un jour après avoir rencontré les membres du Conseil (nord)-coréen pour les religions, quelques religieux du Nord et du Sud ont gravi ensemble le Mont Baekdu, un lieu sacré pour tout les Coréens, et ils ont prié ensemble pour la paix. Une ancienne tradition rapporte que « trois générations d’une même famille doivent assembler beaucoup de vertu si elles veulent voir le sommet du Mont Baekdu par temps clair ». Or, il y avait un tel ciel quand nous avons atteint le sommet de la montagne. Une Nord-Coréenne, qui nous servait de guide, nous a assurés que nous serions bénis. « Il est rare, même pour nous, de voir un ciel aussi dégagé. »

C’est à ce moment que j’ai pensé que Dieu avait entendu notre désir d’unification et nous avait effectivement bénis. J’ai prié pour que toute la péninsule puisse être comblée par cette atmosphère de paix et de réconciliation.

Au matin de notre retour pour Séoul, j’ai visité l’église Changchun à Pyongyang, unique église catholique du Nord, et j’y ai été chaleureusement accueilli par 30 ou 40 fidèles nord-coréens. Je suis entré dans l’église et j’ai prié le Notre Père, le Je vous salue Marie et le Gloire à Dieu avec eux. Je leur ai aussi donné une brève homélie sur l’importance de la prière, de la Foi et de l’amour du prochain. Après l’homélie, je leur ai donné Seonggyeong qui est une traduction catholique de la Bible ainsi que la bible coréenne avec des notes.

Quand j’ai découvert dans la sacristie, le registre des baptêmes, la photo de pape Benoît XVI et le calice donné par le pape Jean Paul II, j’ai prié pour que la messe puisse être célébrée à cet endroit le plus tôt possible. Et c’est en souhaitant ardemment qu’une telle messe puisse être célébrée par des catholiques sud-coréens et nord-coréens ensemble que je m’en suis retourné chez moi.