Eglises d'Asie

Deux catholiques du diocèse de Vinh emprisonnés pour propagande antigouvernementale

Publié le 14/03/2012




Aux 17 ou 18 arrestations de jeunes catholiques du Centre-Vietnam survenues depuis la fin du mois de juillet 2011, il faut ajouter aujourd’hui les condamnations de deux autres personnes. Elles avaient été arrêtées sans que la nouvelle ne soit diffusée par les blogs ou les sites indépendants, contrairement à ce qui s’était passé pour les autres catholiques du diocèse, ou encore pour les huit paroissiens de Thai Ha dans le diocèse de Hanoi.

Leur procès, rapporté par la presse officielle (1), a eu lieu le 6 mars 2012 devant le Tribunal populaire de la province du Nghê An. Les deux catholiques du diocèse de Vinh qui ont comparu devant lui ont été condamnés : Mme Vo Thi Thuy, âgée de 50 ans, originaire de Dông Hoi (Quang Binh), a été condamnée à une peine de cinq ans de prison ferme, tandis que le jeune Nguyên Van Thanh, âgé de 28 ans, de la commune de Nghi Diên (Nghê An), écopait de trois ans de réclusion. Ils étaient tous les deux accusés de propagande antigouvernementale.

Il s’agit là d’un procès étrange où ont été amalgamées deux affaires apparemment sans lien entre elles. Selon l’acte d’accusation, le prêtre dissident Nguyên Van Ly, actuellement détenu pour « propagande antigouvernementale », aurait financé Mme Vo Thi Thuy pour qu’elle imprime et diffuse des documents antigouvernementaux et anti-Parti. Bien entendu, le prêtre dissident n’a pas été convoqué pour confirmer cette accusation. En réalité, on reprocherait surtout à l’accusée son attitude à l’époque où se déroulait le très violent conflit entre la paroisse de Tam Toa et les autorités locales au sujet de l’église paroissiale. Lors de ces événements qui ont débuté en juillet 2009, elle était alors vice-présidente du conseil paroissial de Tam Toa et avait, à ce titre, rendu de nombreux services à paroisse où elle bénéficiait de la confiance générale. Le curé de Tam Toa a fait l’éloge de son dévouement au service de la communauté catholique.

Le second accusé avait été arrêté le 7 février 2011 pour coups et blessures, une accusation qui sera par la suite abandonnée et remplacée au moment du procès. On lui a alors reproché de détenir documents s’opposant à l’Etat et au Parti.