Eglises d'Asie – Vietnam
Détails complémentaires à propos de l’agression dont a été victime le P. Nguyên Van Binh, prêtre de l’archidiocèse de Hanoi
Publié le 25/04/2012
De nouvelles précisions viennent d’être connues grâce au témoignage du P. Binh lui-même et au rapport envoyé par lui à la Sécurité publique du district. Dans son témoignage, il fait un bref récit de son agression : « J’ai été assailli par un groupe de jeunes gens (…). J’étais arrivé devant la porte de notre maison lorsque mon téléphone a sonné. Deux individus se sont détachés du groupe, se sont précipités vers moi, et m’ont arraché le téléphone. Ensuite une vingtaine de membres du groupe des démolisseurs est venue m’entourer. Ils m’ont tabassé le plus méchamment qu’ils ont pu. J’ai été frappé aux oreilles, sur les yeux, au ventre et aux côtes. A la fin, un coup plus fort que les autres, reçu sur l’oreille gauche, m’a jeté à terre. Alors que j’étais étendu, deux jeunes gens chaussés de cuir m’ont donné de violents coups de pied sur l’oreille gauche et la partie gauche de mon dos. Ils m’ont laissé évanoui, et sont allés rejoindre le reste de la troupe pour continuer la destruction de la maison. Plusieurs pensionnaires du futur orphelinat ont également reçu des coups et ont été dépouillés de leurs téléphones portables. »
Le prêtre a ensuite été transporté à l’hôpital, situé à un kilomètre de là, pour y recevoir les premiers soins. Les paroissiens, ayant appris que les autorités étaient intervenues auprès de l’administration de l’hôpital, l’ont alors transporté à l’hôpital allemand de Hanoi. A peine hospitalisé, le P. Binh a reçu une convocation de la Sécurité du district lui enjoignant de se présenter pour interrogatoire. Le prêtre a alors envoyé aux responsables policiers un rapport des faits. Il dénonce « une tentative d’homicide volontaire et la destruction des biens d’un citoyen ». Il propose que soit entamée une action judiciaire portant sur ces deux chefs d’accusation.
Le rapport du prêtre rappelle aussi certains faits ayant précédé, accompagné et suivi l’agression. Le P. Binh y explique en particulier qu’il a acheté lui-même une maison délabrée avec l’intention d’y accueillir des orphelins. Il l’a entièrement restaurée sans enfreindre la loi et sans qu’il y ait eu la moindre intervention des autorités locales. Le 4 mars dernier, les réparations étant terminées, il a introduit dans la maison quelques orphelins et des éducatrices. Dans ce même rapport, le prêtre décrit dans le détail les destructions et les vols effectués par la troupe des démolisseurs, des individus dont le prêtre déclare ignorer l’identité. Il ne connaît pas davantage les motifs de leurs méfaits.
Le rapport contient encore certains faits troublants. Le 30 mars 2012, deux hommes armés sont venus menacer de mort les pensionnaires nouvellement installés dans la maison. Ces menaces ont été signalées au Comité populaire de la commune. Le 13 avril, la veille de l’agression, le président du Comité populaire avait envoyé au P. Binh une lettre interdisant une réunion du groupe de bienfaisance Agape dans les locaux de la maison aujourd’hui saccagée. Dans son rapport, le prêtre signale aussi que lorsqu’il est arrivé à 9h00 du matin sur les lieux où les démolisseurs étaient à l’œuvre depuis un certain temps, de nombreux policiers en uniforme bloquaient les voies d’accès au futur orphelinat. Ils ont empêché les paroissiens d’accéder aux lieux (1).