Eglises d'Asie

L’Eglise du Vietnam pose les 27 premières pierres de la future basilique de Notre-Dame de La Vang

Publié le 23/08/2012




Dans la matinée du 15 août 2012, fête de l’Assomption, une messe solennelle a été célébrée à Notre-Dame de La Vang pour marquer le début des travaux d’une nouvelle basilique. Ses organisateurs ont fait en sorte que les symboles utilisés et le type de rassemblement choisi donnent à la cérémonie une couleur nationale.

Le président de la Conférence épiscopale du Vietnam, Mgr Pierre Nguyên Van Nhon, qui présidait la cérémonie, était accompagné par le représentant non résident du Saint-Siège au Vietnam, Mgr Leopoldo Girelli, de l’archevêque du lieu, Mgr Etienne Nguyên Nhu Thê, et de seize évêques des trois provinces ecclésiastiques du Vietnam. Des centaines de prêtres et plus de 200 000 pèlerins venus de partout y participaient. Le geste symbolique choisi pour cette inauguration exprimait cette même volonté de présenter le futur lieu de culte comme le fruit de l’effort de tout un pays. Ce n’est pas une seule pierre mais 27 qui ont été données comme fondements à l’édifice. Vingt-six d’entre elles symbolisaient les 26 diocèses du de l’Eglise au Vietnam, la 27ème représentant la participation de l’ensemble de la diaspora catholique vietnamienne dans le monde. La dimension nationale du sanctuaire de Notre-Dame de La Vang a été soulignée également dans les diverses prises de parole : la présentation de la cérémonie par le président de la Conférence épiscopale, l’homélie prononcée par Mgr Joseph Nguyên Chi Linh et le discours du représentant du Saint-Siège.

Les travaux de construction inaugurés le 15 août 2012 s’imposaient. La guerre du Vietnam avait laissé le sanctuaire de Notre-Dame de La Vang dans un piteux état. Les murs en ruines de l’ancienne basilique en témoignent encore aujourd’hui. Malgré cela, dans les années qui ont suivi le changement de régime de 1975, les pèlerins ont continué de se rendre au sanctuaire, de plus en plus nombreux. Des pèlerinages diocésains ont été organisés, sans autorisation des autorités locales dans un premier temps. Ils ont été ensuite officiellement autorisés. Bientôt, pour le 15 août, ce furent des centaines de milliers, quelquefois un demi-million, de pèlerins qui sont venus prier pendant un ou plusieurs jours dans le sanctuaire marial. Cela malgré l’absence totale d’infrastructures d’accueil, l’ensemble du domaine du sanctuaire ayant été confisqué par l’Etat.

Durant des années, la Conférence épiscopale, l’archevêché de Huê ont, sans résultat, demandé aux autorités la restitution de la propriété. Recevant à La Vang le cardinal Sepe lors de sa visite historique au Vietnam en 2005, l’évêque auxiliaire de l’époque, aujourd’hui archevêque, soulignait que les 23 hectares de terre, propriété du sanctuaire comme l’attestent des documents irréfutables, avaient été spoliés par l’Etat. Il fallut attendre le 10 mars 2008 pour que la situation se débloque. Ce jour-là, le Bureau des Affaires religieuses faisait connaître à l’archevêché l’intention du gouvernement de restituer à l’Eglise 21 des 23 ha du domaine. La proposition fut acceptée par la Conférence épiscopale sous certaines conditions. Le 10 avril suivant, lors d’une rencontre avec l’archevêque et l’évêque auxiliaire de Huê, le vice-président du Comité populaire de la province de Quang Tri confirmait aux deux évêques que le problème était réglé.

Une fois la restitution confirmée et officialisée, les choses n’ont pas traîné. Un projet global de centre de pèlerinage marial fut élaboré sous la présidence de l’archevêque de Huê, en relation étroite avec la Commission d’art sacré. Il comportait une nouvelle basilique mais aussi de nombreuses autres constructions, comme un centre d’accueil pour les pèlerins, un centre de soins et d’hospitalisation, des auditoriums, etc. Le projet fut présenté à la Conférence épiscopale, qui l’approuva. Il fut ensuite proposé comme sujet de concours aux architectes du pays et d’ailleurs. De nombreux projets de grande qualité furent envoyés à la Conférence épiscopale. Le choix fut laborieux, difficile. Le critère déterminant a été ainsi énoncé par Mgr Matthieu Nguyên Van Khôi, responsable la Commission d’art sacré, supervisant le projet : « Que la réalisation architecturale tienne compte de l’environnement naturel et le transforme en un lieu adapté à la prière et aux rencontres de pèlerins venant du monde entier… ». On souhaitait aussi que la forme architecturale soit en harmonie avec la culture vietnamienne (1).