Eglises d'Asie – Vietnam
Procès en appel des étudiants catholiques : le tribunal confirme les peines de deux des accusés et diminue légèrement celles du troisième
Publié le 27/09/2012
Antoine Dâu Van Duong et Pierre Trân Huu Duc voient leur peine inchangée, à savoir 42 mois de prison suivis de 18 mois de résidence surveillée pour le premier et 39 mois de prison suivis de 12 mois de résidence surveillé pour le second. La peine du troisième, Chu Manh Son, primitivement condamné à 36 mois de prison, a été réduite de six mois. Le quatrième accusé du procès du mois de mai, Jean-Baptiste Hoang Phong, qui avait été alors condamné à une peine avec sursis, n’avait pas jugé bon de faire appel.
Les trois jeunes gens jugés le 26 septembre 2012 font partie d’un groupe de seize catholiques et un protestant, militant pour la plupart dans divers mouvements sociaux, et arrêtés dans des circonstances identiques depuis la fin du mois de juillet 2011. Les procédés pour les arrêter, utilisés par les agents de la Sécurité, qu’ils soient en civil ou en uniforme, relevaient d’avantage du kidnapping que des procédures prescrites par la loi. Au moment de leur enlèvement, les uns allaient en cours, les autres au travail. A aucun d’entre eux ne fut présenté un quelconque mandat d’arrêt. On ne fit connaître aux familles le motif officiel de ces arrestations que longtemps après.
Il leur était reproché d’avoir violé l’article 88 du Code pénal sanctionnant la propagande contre la République socialiste du Vietnam. Mais, au cours des longs mois que les prévenus viennent de passer en camp d’internement, aucune preuve n’a été apportée, justifiant de telles accusations. Le contenu des débats du récent procès en appel n’est pas encore connu et on ignore encore les faits sur lesquels s’appuie l’accusation.
Dâu Van Duong et Trân Huu Duc étaient tous deux étudiants, l’un en histoire, l’autre en informatique. Ils ont été arrêtés le 2 août 2011, dans la ville de Vinh. Chu Manh Sơn, membre du Mouvement des étudiants catholiques, avait été appréhendé le 3 août 2011 et Hoang Phong le 29 décembre 2011.
Les catholiques du diocèse de Vinh, dans leur majorité, sont convaincus de l’innocence des trois jeunes gens jugés le 26 septembre. Dès l’annonce de la date du procès, on a pu constater une très forte mobilisation en de nombreuses paroisses du diocèse. L’ensemble des parents des dix-sept jeunes arrêtés ont signé une lettre appelant les catholiques du diocèse à la prière et à la solidarité. Mais la participation de ces derniers au procès a été freinée, sinon empêchée, par une très importante présence policière autour du tribunal et, surtout, par l’absence de moyens de transport.
Dès le début de la nuit précédant le 26 septembre et ce, jusqu’au petit matin, de nombreuses personnes venues de la ville de Vinh, de la province du Nghê An, de Hanoi et d’autres localités, ont tenté de s’approcher du tribunal, malgré les efforts de la police pour les repousser. Selon certains témoins, cinq ou six jeunes gens ont été arrêtés. Quelques jours auparavant, parents, proches et amis des accusés avaient été dissuadés par la police de venir assister au procès.