Eglises d'Asie

La création d’une sixième paroisse témoigne du dynamisme d’une Eglise née il y a seulement vingt ans

Publié le 29/10/2012




Dimanche 28 octobre 2012, le préfet apostolique d’Oulan-Bator, Mgr Wensceslao Padilla, a inauguré la sixième paroisse du pays, dans le cadre des manifestations célébrant les vingt ans d’existence de l’Eglise catholique de Mongolie.

La création de deux nouvelles paroisses, l’année même de l’anniversaire des vingt ans de sa fondation, témoigne de l’ incroyable croissance de la jeune Eglise de Mongolie, qui ne comptait que quatre paroisses il y a quelques mois, et aucune lors de l’arrivée en 1992 des premiers missionnaires dont le futur Mgr Padilla (1).

Dans sa Lettre pastorale publiée à l’occasion de cette année de célébration, Mgr Padilla a rappelé l’épopée de la petite communauté catholique créée ex nihilo et « constituée à l’origine de zéro catholique, pour compter maintenant plus de 835 frères et sœurs mongols dans la foi, sans compter tous ceux qui se préparent au baptême ». Aujourd’hui s’est réjoui encore le préfet apostolique, 81 missionnaires de 22 nationalités différentes travaillent dans le pays, tandis que les deux premiers séminaristes autochtones se forment au séminaire de Daejeon, en Corée du sud.

Selon des sources catholiques locales (2), la petite église Sainte-Sophie, située dans un quartier déshérité de la capitale Oulan-Bator où elle gère également un important centre de soins, a été officiellement érigée au rang de paroisse lors de la célébration dominicale du 28 octobre dernier. C’est à un prêtre Fidéi donum coréen en mission en Mongolie depuis 16 ans, que Mgr Padillo a confié la nouvelle paroisse qui vient agrandir la communauté catholique d’Oulan-Bator formée jusqu’alors des fidèles de l’église Sainte-Marie, de celle du Bon pasteur et de la cathédrale Saints-Pierre-et-Paul.

Quatre des six paroisses de la Préfecture apostolique sont donc implantées dans la capitale, contre seulement deux (3) pour tout le reste de l’immense territoire de Mongolie – bien que l’on puisse compter de nombreuses missions, chapelles isolées ou écoles catholiques en dehors du centre urbain d’Oulan-Bator .

Sur les 21 provinces que compte la Mongolie, 17 d’entre elles –  dont la province de Khövsgöl, la plus peuplée – n’ont aucune présence catholique, et ce le plus souvent en raison des réticences des autorités locales. C’est le cas par exemple de la Province centrale, où les Sœurs de St-Paul-de-Chartres qui y dirigent une école depuis une quinzaine d’année, ne se voient toujours pas autorisées à faire établir un lieu de culte, malgré les nombreuses demandes des chrétiens de la région.

« L’ouverture d’un lieu de culte étant subordonné en Mongolie à une autorisation administrative de plus en plus difficile à obtenir, la création de cette nouvelle paroisse est le résultat positif de la politique prudente, diplomatique et légaliste du préfet apostolique, politique qui porte des fruits inégaux selon les provinces », explique un catholique résidant en Mongolie depuis de nombreuses années.

« En revanche, quasiment toutes les provinces comptent plusieurs lieux de cultes protestants, généralement tolérés tant qu’ils sont discrets et dirigés par des Mongols », ajoute-t-il, soulignant que ces dernières années, des interdictions par les autorités de célébrer le culte catholique dans certaines régions, sont venus confirmer la mise en place d’une censure progressive, contrastant avec l’euphorie des débuts de l’Eglise en Mongolie.

En cette année où la communauté catholique de Mongolie célèbre tout à la fois ses 20 ans d’existence mais aussi l’année de la Foi, Mgr Padilla a fait part de son intention de mettre l’accent sur l’action missionnaire des paroisses. « C’est une année cruciale pour nous tous. Nous devons relever ce défi dans toutes les paroisses et redonner un souffle nouveau à la mission », a-t-il notamment déclaré aux catéchistes réunis pour une session de formation le 9 octobre dernier.

Selon les dernières estimations, les chrétiens, toutes confessions confondues, représentent un peu plus de 2 % de la population mongole, laquelle suit majoritairement les pratiques d’un bouddhisme tibétain mêlé de croyances chamaniques, aujourd’hui en pleine renaissance.

L’Eglise catholique gère aujourd’hui plusieurs centres d’accueil pour les enfants des rues, les jeunes, les personnes âgées, les handicapés, et a créé depuis son arrivée il y a vingt ans, de nombreuses cliniques et des centres médicaux dans un pays où les infrastructures sanitaires et sociales étaient quasi inexistantes. Les missionnaires ont également beaucoup investi dans le domaine éducatif et dirigent plusieurs jardins d’enfants, des écoles primaires (dont un grand nombre pour les enfants déshérités), des bibliothèques, des centres sociaux et même des fermes communautaires.