Eglises d'Asie

Nombreuses recommandations des évêques à l’occasion des fêtes de la Toussaint et des défunts

Publié le 01/11/2012




A la veille des fêtes de la Toussaint et de la commémoration des fidèles défunts, célébrées aux Philippines sous le nom d’Undas, les évêques multiplient les recommandations à leurs fidèles …

… concernant les pratiques qui entourent ces fêtes extrêmement populaires.

L’Undas , célébré dans l’archipel pendant plusieurs jours dont celui de la Toussaint, est l’un des événements religieux et familiaux les plus importants des Philippines.

Comme chaque année, la Conférence des évêques catholiques des Philippines (CBCP) a émis les recommandations d’usage sur son site internet et par des communiqués diffusés dans toutes les paroisses.

Elle a rappelé en tout premier lieu que la fête de la Toussaint le 1er novembre, devait être clairement dissociée de la commémoration des fidèles défunts le 2 novembre, et ne pas faire l’objet d’un amalgame au profit d’une seule et même fête des morts. Un rappel qui ne rencontre que peu d’écho dans un pays où les célébrations de l’Undas drainent les foules dans les cimetières dès le 30 octobre pour se prolonger jusqu’au 2 novembre voire davantage.

Bien avant les 1er et 2 novembre, jours officiellement fériés dans l’archipel, les familles se rassemblent autour des tombes, des mausolées ou des crématoriums de leurs défunts, pour repeindre, nettoyer et tout préparer pour l’Undas. Pendant plusieurs jours, l’ensemble des membres de la famille campent au cimetière, dormant et mangeant sur place, mais aussi se recueillant, chantant (nombreux sont ceux qui apportent un matériel de karaoke), dansant ou encore jouant aux cartes. Devant les caveaux de famille, ou les murs des funérariums, les familles disposent des bougies, des fleurs ou pour certains, quelques offrandes destinées aux défunts comme leurs plats ou leurs objets préférés.

Dans les cimetières surpeuplés, auxquels on ne peut accéder qu’après des heures d’embouteillages, les vendeurs à la sauvette installent des stands provisoires et distribuent nouilles, sucreries et ballons dans une ambiance de fête foraine. Pour éviter les incidents, une réglementation très stricte a été mise en place par les autorités philippines il y a quelques années. Des policiers en faction devant les cimetières inspectent les bagages et les véhicules, interdisent les boissons alcoolisées, les cisailles de jardinage et tout objet contondant, ainsi que le mah-jong et autres jeux d’argent.

Dans une dépêche diffusée mardi 30 octobre, l’agence Ucanews a relayé les conseils des évêques philippins avertissant leurs fidèles à la veille des fêtes, de se méfier des nombreux imposteurs qui profitent de l’Undas pour monnayer leurs services, notamment en se faisant passer pour des prêtres.

« Ne vous laissez pas tromper par des personnes qui proposeraient de bénir les tombes, se prétendant appartenir au clergé … à moins bien sûr que vous ne les connaissiez personnellement », a déclaré entre autres Mgr Leonardo Medroso, évêque de Tagbilaran, dans un article posté sur le site de la Conférence des évêques catholiques des Philippines (CBCP). Mgr Medroso conseille ensuite à ses fidèles de demander à ces personnes de présenter une lettre de leur évêque ou du supérieur de leur congrégation confirmant leur appartenance au clergé.

Par ailleurs, a précisé Mgr Socrates Villegas, archevêque de Lingayen-Dagupan, « il est interdit [aux prêtres] de demander une quelconque rémunération pour la bénédiction individuelle des tombes (…), que ce soit pour des amis ou des bienfaiteurs de l’Eglise, et ce du 31 octobre au 2 novembre ».

Cette année, la CBCP a également réactivé un site qu’elle avait lancé avec succès un an auparavant, destiné aux Philippins de la diaspora qui ne peuvent se rendre sur le lieu de sépulture de leurs proches. Ce cimetière virtuel, Undas Online, est accessible depuis mardi 30 octobre et fonctionnera durant plusieurs jours.
Sur le site, on peut demander des prières pour ses défunts en inscrivant leurs noms ou encore se recueillir à l’aide de prières et de photos proposées par le cimetière virtuel qui offre également des blogs, des vidéos et des commentaires théologiques ou liturgiques.

Mgr Pedro Quitorio, qui est à la tête du service de la communication de la CBCP, explique que ce site a été élaboré tout spécialement pour les très nombreux Philippins qui travaillent à l’étranger et dont on estime le nombre aujourd’hui à plus de 8 millions, afin qu’il puissent être en communion de prière avec leur famille lors de ces jours importants de l’Undas. Le site a reçu l’année dernière plus de 20 000 demandes et a recueilli des retours très positifs, ajoute-t-il.

Mgr Quitorio a également souligné que les solennités de la Toussaint et de la commémoration des fidèles défunts ne devaient pas « être instrumentalisés par les hommes politiques », actuellement en pleine campagne pour les élections de 2013. Il est en effet fréquent pendant l’Undas que les cimetières soient inondés de tracts et d’affiches de candidats, ou encore soient l’occasion de meetings politiques impromptus.

Une dernière mise en garde de l’Eglise des Philippines pour cette période de célébrations a concerné la fête d’Halloween qui gagne du terrain dans l’archipel, en grande partie pour des raisons commerciales, a commenté la CBCP. L’Association pour l’éducation catholique des Philippines, qui regroupe les institutions d’éducation catholiques du pays, a fait parvenir des consignes à toutes les écoles, les invitant à boycotter « l’hosanna au diable et les pratiques ésotériques » et à mettre tout au contraire l’accent sur la Toussaint, célébrée le lendemain 1er novembre.

Le P. Greg Banaga, président de l’association, a déclaré dans un communiqué repris par l’agence Fides que tous les établissements catholiques avaient « le devoir de défendre la dignité des défunts » et ne devaient en aucun cas accepter de « célébrer la Toussaint et la commémoration de tous les fidèles défunts par des déguisements et des traditions épouvantables ».