Eglises d'Asie

Ke So : Des milliers de catholiques se pressent à la célébration du 100e anniversaire du deuxième synode du Tonkin

Publié le 15/11/2012




A Ke So, situé à 60 km de Hanoi, la célébration du centième anniversaire du deuxième synode du Tonkin le 10 novembre dernier, a vu le rassemblement de milliers de fidèles dans une commémoration qui a renforcé la cohésion des catholiques du Nord-Vietnam.

L’un des plus grands rassemblements de l’histoire de l’Eglise du Vietnam s’était déjà tenu à Ke So (So Kiên), lors des journées d’ouverture de l’Année sainte du 22 au 24 novembre 2009, commémorant le 250e anniversaire de la création des deux premiers vicariats apostoliques du Vietnam. Le 10 novembre dernier, une foule certes moins nombreuse mais tout aussi enthousiaste, se pressait de nouveau à Ke So, dans l’ancienne cathédrale du vicariat apostolique du Tonkin occidental. Il s’agissait cette fois de célébrer le 100e anniversaire de la convocation du deuxième synode du Tonkin (10- 24 novembre 1912), un événement fort important dans l’histoire du catholicisme tonkinois.

Les onze évêques de la province ecclésiastique du Nord-Vietnam participaient à cette commémoration sous la présidence de l’archevêque de Hanoi, Mgr Pierre Nguyên Van Nhon. Étaient également présents 300 prêtres, 200 séminaristes ainsi que de nombreux religieux et religieuses. Particulièrement mobilisés par l’Année de la foi, les catholiques de tout le Nord- Vietnam avaient compris l’importance de cet événement pour la cohésion de la communauté catholique en cette période troublée. On a estimé à environ 18 000 le nombre de fidèles rassemblés dans la cathédrale et à l’extérieur de l’édifice.

Ke So, qui est aujourd’hui l’une des paroisses les plus importantes de l’archidiocèse de Hanoi, a joué un rôle décisif dans l’histoire de la communauté catholique du Nord-Vietnam. Pendant plus d’un siècle de persécution (du XVIIIe au XIXe siècles), le siège du vicariat apostolique du Tonkin occidental était fixé à Vinh Tri. Lorsque la paix religieuse fut rétablie en 1862, Ke So fut choisie pour devenir le centre du vicariat. On y construisit la première cathédrale.

C’est là qu’en 1912, Mgr Gendreau, vicaire apostolique de l’époque et membre de la Société des Missions Etrangères de Paris (MEP), convoqua le deuxième synode du Tonkin. Rassemblant cinq vicaires apostoliques et deux prêtres remplissant les fonctions de vicaires apostoliques, ce concile avait pour objectif de continuer et de compléter l’oeuvre commencée au premier synode de Ke Sat, convoqué en 1900. (Le tout premier synode au Vietnam a été organisé quant à lui en 1670 par Mgr Lambert de la Motte, l’un des fondateurs des MEP).

Lors du synode de Ke So de 1912, il s’agissait en tout premier lieu, de déterminer, dans la ligne du premier concile, les responsabilités et la mission des diverses composantes de l’Eglise dans le vicariat, à savoir les évêques, le clergé missionnaire et local, les catéchistes ainsi que les organisations formant ce que l’on appelait les « maisons communes » réunissant de futurs séminaristes, les catéchistes et le personnel d’Eglise.

Le concile avait aussi pour objectif de recenser les biens d’Eglise, de réglementer la célébration des sacrements et de rappeler aux prêtres les devoirs qui leur incombaient, aussi bien à l’égard de leurs ouailles que dans la célébration du culte. Par ailleurs, le clergé avait également été incité à ouvrir des écoles et diverses institutions de bienfaisance.

Ce deuxième concile du Tonkin a grandement contribué à orienter le ministère pastoral du clergé et à renforcer la solidarité entre les communautés catholiques du Nord. Il a finalement donné au catholicisme du Nord-Vietnam la physionomie qui est encore la sienne aujourd’hui.

Dans son homélie, l’évêque de Haïphong, Mgr Giuse Vu Van Thiên, après avoir rappelé l’histoire du synode et son impact sur la vie de l’Église, a souligné combien l’élan qui avait été donné par ce deuxième synode restait toujours nécessaire à la société vietnamienne d’aujourd’hui, une société qui par bien des aspects montre qu’elle est assoiffée de vérité et à la recherche d’un sens à donner à la vie humaine.