Eglises d'Asie

Le procès des jeunes chrétiens de Vinh et Thanh Hoa est imminent

Publié le 20/11/2012




Les informations les plus récentes transmises par les avocats et les parents des jeunes chrétiens de Vinh et de Thanh Hoa arrêtés et internés de juillet à décembre 2011, donnent à penser que leur procès ne saurait tarder désormais.

Pour un certain nombre d’entre eux, sinon pour tous, l’instruction est terminée et les dossiers ont déjà été transférés au tribunal populaire de la province du Nghê An où ils doivent être jugés (1).

Bien que la date du procès n’ait pas encore été annoncée, les parents et l’entourage de l’accusé se montrent préoccupés du type de sentence qui sera prononcée ce jour-là. L’avocat Ha Huy Son qui, à la demande des familles, assure la défense de trois des jeunes accusés a rapporté que l’on était entré dans la période de préparation du jugement. Le parquet populaire suprême a fait parvenir l’acte d’accusation aux autorités provinciales et les dossiers sont déjà entre les mains des juges du tribunal populaire.

Le 16 novembre dernier, l’avocat a rencontré ses trois clients au centre d’internement B 14, des services de la Sécurité publique. Deux d’entre eux seraient accusés au nom du deuxième paragraphe de l’article 79 du code pénal et encourent de ce fait une peine pouvant aller 5 à 15 ans de prison.

Par ailleurs, le 6 novembre précédent, Me Ha Huy Son s’était rendu à Hanoi pour remplir les formalités nécessaires à l’obtention d’une autorisation de plaider pour ses trois clients. Il n’a pas pu consulter leurs dossiers, qui avaient retenus par le juge pour son seul usage. Par contre, il a appris que les dossiers d’une dizaine de jeunes gens du groupe des personnes arrêtées avaient été déposés au tribunal populaire du Nghê An.

Le 24 mai dernier, quatre jeunes gens de ce même groupe, (habituellement désigné sous le nom de groupe des 17) avaient déjà été jugés et condamnés à 42 mois, 39 mois, 36 mois et 24 mois de prison (avec sursis pour cette dernière peine). Les trois accusés condamnés à des peines de prison ferme ont comparu de nouveau, en appel, devant le tribunal populaire du Nghê An, le 26 septembre dernier. Les juges ont confirmé les sentences prononcées précédemment contre les deux premiers et légèrement diminué la peine du troisième.

Pour les autres membres du groupe qui vont être jugés pour la première fois, les observateurs s’attendent à un procès relativement différent du précédent. Les quatre accusés avaient été jugés pour propagande antigouvernementale. Cette fois-ci, au moins pour certains des prévenus, l’acte d’accusation s’appuie sur l’article 79. Celui-ci concerne les activités visant à renverser le pouvoir populaire. Selon le premier paragraphe, les organisateurs de ce type d’activités sont passibles de 12 à 20 ans de prison. Le second paragraphe, celui qui devrait être appliqué, prévoit 5 à 15 ans de prison ferme pour les complices.

Les craintes des familles et les proches se sont accrues, il y a un peu plus d’un mois, à la lecture d’un article de l’organe officiel de la Sécurité publique pour Saïgon le Công An Thanh Phô (2), article dont la publication s’est étalée sur deux numéros. Il affirmait entre autres, que les jeunes catholiques arrêtés appartenaient à trois groupes organisés et structurés, menant des activités au service d’un parti politique d’opposition. La police affirmait également avoir recueilli les aveux de l’un des jeunes arrêtés, aveux qui auraient permis aux organes de la Sécurité d’effectuer de nouvelles arrestations. Même si l’article n’a convaincu aucun des proches des personnes arrêtées, il leur fait cependant craindre de lourdes condamnations.