POUR APPROFONDIR – A propos de la prochaine assemblée plénière de la Fédération des Conférences épiscopales d’Asie

… la FABC à retarder d’un mois cette assemblée. Les catholiques vietnamiens n’ayant pas encore été avertis de ce changement, l’évêque auxiliaire de Saigon, Mgr Pierre Nguyên Van Kham, a accordé une interview au site Internet de la Conférence épiscopale du Vietnam. Mise en ligne le 25 novembre 2012, cette interview a été traduite en français par la rédaction d’Eglises d’Asie.

Dans leur Lettre pastorale sur l’Année de la foi, les évêques nous avaient informés que la Fédération des Conférences épiscopales d’Asie (FABC) tiendrait sa prochaine réunion plénière au Vietnam, du 19 au 25 novembre 2012. Pourriez-vous nous donner plus de détails sur le changement de date annoncé récemment ?

Il est vrai que la FABC tiendra son assemblée plénière au Vietnam – et c’est une première. Cependant, la date a dû être modifiée à cause d’un événement imprévu. Le 24 octobre, le Saint-Père Benoît XVI a annoncé la convocation d’un consistoire pour le 24 novembre 2012 ; il nommait en même temps six nouveaux cardinaux, dont deux Asiatiques [NdT : Mgr Luis Tagle, archevêque de Manille (Philippines) et S. B. Baselios Cleemis Thottunkal, archevêque majeur de Trivandrum (Inde) des syro-malankars]. Ainsi, les cardinaux asiatiques et de nombreux autres évêques n’auraient pas pu participer à la réunion de la FABC, qui devait se dérouler au Vietnam du 19 au 25 novembre 2012. C’est pourquoi, le comité d’organisation de la réunion a décidé de changer la date. La X^ème assemblée plénière des évêques catholiques d’Asie se déroulera donc du 10 au 16 décembre 2012, à l’évêché du diocèse de Xuân Lôc et à Hô Chi Minh-Ville.

Ce changement de date n’a-t-il pas créé des difficultés pour l’organisation de cette réunion ?

Certes, ce retard entraîne quelques complications. Par exemple, un certain nombre d’évêques ne pourront pas y participer à cause de leur programme de travail déjà fixé dans leur diocèse. En outre, l’époque de la réunion est toute proche de la fête de Noël, ce qui risque de gêner certains évêques.

Pour l’Eglise du Vietnam, qu’en est-il ?

Nous plaçons les intérêts du Saint-Père et de l’Eglise universelle au-dessus de tout et nous nous efforçons de nous adapter à ce changement le mieux possible. Tout particulièrement, le diocèse de Xuân Lôc et de Saigon redoubleront d’efforts pour le service de cette réunion.

Ce changement de date a-t-il mis en difficulté le gouvernement vietnamien ?

Nous avons informé les autorités de ce changement. Celles-ci, dans une réponse écrite, nous ont proposé de procéder aux formalités préalables à l’obtention du visa des évêques et des théologiens spécialisés venant participer à l’assemblée. Le 23 novembre dernier, le service des visas nous a annoncé son accord pour 118 participants de la réunion. La liste des bénéficiaires du visa était jointe à cet accord. Ces participants recevront une confirmation du visa, lors de l’arrivée à l’aérodrome international. On peut considérer que tout se déroule pour le mieux.

Vous avez dit que c’était la première fois que la FABC se réunissait au Vietnam…

En effet. Tous les quatre ans, la Fédération organise une assemblée plénière. Celle-ci a été organisée déjà dans de nombreux pays d’Asie, en Thaïlande, aux Philippines, en Corée du Sud, en Inde… Dans le passé, le conseil de la Fédération avait déjà proposé d’organiser la réunion au Vietnam, mais, à ce moment-là, nous ne disposions pas les conditions nécessaires pour l’accueillir. Grâce à Dieu, aujourd’hui, les conditions sont réunies, aussi bien en ce qui concerne les infrastructures matérielles qu’en termes de personnel. La Conférence épiscopale du Vietnam a donc décidé d’accepter la proposition et d’accueillir la FABC au Vietnam.

Pour l’Eglise du Vietnam, il s’agit donc d’un événement d’un caractère particulier. Que représente ce type de réunion pour les différentes Eglises locales en Asie ?

Selon les statuts de la FABC, l’assemblée plénière est l’instance suprême de la Fédération. Chacune des Conférences épiscopales y envoie un représentant pour y participer. Seuls ces représentants ont le droit de vote sur les questions importantes débattues par l’assemblée. Ces décisions ont des répercussions sur l’orientation pastorale des Eglises locales en Asie. Par exemple, aujourd’hui, lorsqu’on parle de l’Eglise en Asie, on parle de son orientation vers le dialogue, vers les pauvres, vers les cultures particulières, vers les religions. Mais il s’agit là d’orientations qui lui ont été données par la FABC au cours des quarante dernières années. Naturellement, ces décisions ne comportent pas de caractère obligatoire du point de vue canonique. Ce sont des directives pour la vie pastorale.

Quel sera le thème traité par cette assemblée ? Quel sera son objectif ?

Son thème principal, cette fois-ci, ce sont les quarante années qui se sont écoulées depuis sa fondation et la réponse à apporter aux défis auxquels l’Asie est confrontée. Cette assemblée commémore donc le quarantième anniversaire de la fondation de la Fédération et constitue pour les évêques d’Asie une occasion de réviser la vie et la mission des Eglises en Asie et de fixer à nouveau les orientations pour l’avenir proche. D’une façon plus concrète, nous pouvons vérifier cela à travers les sujets proposés chaque jour aux débats et à la réflexion de l’assemblée.
Premier jour : « regarder le passé et rendre grâce » ;
Deuxième jour : « discerner les signes du temps, demander le don de la sagesse » ;
Troisième jour : « méditer dans la foi sur la situation pastorale, demander le don de la direction spirituelle » ;
Quatrième jour : « répondre aux défis pastoraux, demander le don du courage et de la générosité » ;
Cinquième jour : « s’engager à nouveau dans la mission de l’Eglise en Asie » ;
Sixième jour : « célébration du 40^ème anniversaire (1972-2012) ».

Que signifient les sujets et les objectifs ci-dessus pour l’Eglise du Vietnam ?

Selon moi, l’élément le plus important, c’est la communion que cette assemblée manifeste. Il ne faut pas oublier qu’il y a quarante ans, lorsque la FABC fut fondée sous le pontificat de Paul VI, deux évêques vietnamiens étaient présents lors de cet événement historique. Ce qui signifie que l’Eglise du Vietnam est partie prenante de la Fédération depuis le début. Mais, à cause des circonstances historiques, nos liens avec la FABC se sont relâchés pendant une époque. Aujourd’hui, nous pouvons accueillir la Fédération des Conférences épiscopales d’Asie qui organise son assemblée plénière sur notre sol. C’est un signe concret de la communion dans l’Eglise.

Grâce à cette communion, nous pouvons bénéficier de la précieuse expérience de nos Eglises-sœurs, de leur réflexion et de leurs initiatives pastorales. Presque toutes les Eglises d’Asie ont en commun certaines caractéristiques. Les catholiques sont en minorité dans leur pays (à l’exception des Philippines et du Timor-Oriental). Elles vivent dans des pays aux traditions culturelles riches. Les chrétiens y vivent au milieu de compatriotes appartenant à diverses religions. Ces Eglises aujourd’hui doivent faire face à des tendances générales analogues, comme la laïcisation, la mondialisation. C’est pourquoi nous avons tout à apprendre des réflexions, des expériences et des initiatives pastorales émanant d’autres pays. C’est là une chose nécessaire et utile.

Un dernier mot ?

Lors d’une réunion avec le comité d’organisation de la FABC pour préparer l’assemblée plénière, organisée pour la première fois au Vietnam, les membres de ce comité ont demandé instamment aux fidèles du Vietnam de prier pour cette assemblée. De même, dans la Lettre pastorale pour l’Année de la foi, la Conférence épiscopale du Vietnam nous a demandé de prier afin que cette assemblée soit l’occasion d’un renforcement de la communion et d’un nouveau dynamisme pour l’annonce de l’Evangile en Asie. Je m’associe moi aussi à cette demande de prière.