… à l’occasion d’un congrès national sur la place des femmes dans l’Eglise depuis Vatican II.
Cette nouvelle organisation, dont la création était souhaitée depuis longtemps par bon nombre de confessions chrétiennes, s’est donné des objectifs ambitieux : « Lancer un message en faveur de l’émancipation et de la dignité de la femme, redécouvrir le rôle fondamental des femmes dans l’Eglise, en sortant de la subordination ou de l’infériorité, et enfin réaffirmer l’importance et la contribution indispensable des femmes au sein de la société indienne où subsiste une mentalité archaïque et patriarcale à l’origine de nombreuses séries de viols, perpétrés en toute impunité. »
Organisé conjointement par Streevani (la Voix des femmes), la Commission pour les femmes de la Conférence épiscopale de l’Inde (CBCI), le Montfort Social Institute et l’Indian Social Institute, ce séminaire de réflexion rassemblait près de 130 participants (dont seulement sept membres masculins), venus de toutes les régions de l’Inde.
Les conférences et les échanges se sont déroulés au National Biblical Catechetical and Liturgical Centre (NBCLC) de Bangalore, du 8 au 11 janvier derniers, sur le thème de « la condition féminine à la lumière de Vatican II ».
Les intervenants, qui avaient appelé dès le début du congrès à « se délester de l’habituelle mentalité patriarcale, pour s’ouvrir à un nouvel état d’esprit laissant sa place à la femme », ont axé leurs conférences sur « l’impact du concile Vatican II sur le rôle des femmes dans l’Eglise ». S’appuyant sur de nombreux documents émanant du Saint-Siège et portant sur les aspects théologiques mais aussi ecclésiastiques de « la participation des femmes à la vie de l’Eglise, sa gouvernance et sa mission », les intervenants ont évoqué le développement de la « théologie féministe » en Inde, les changements sociaux-culturels de ces dernières années ainsi que l’impact de Vatican II sur l’Eglise locale, en particulier au sein des congrégations religieuses féminines.
De nombreux documents et actes émanant d’organisations d’Eglise, comme la Conférence des évêques catholiques de l’Inde (CBCI), la Fédération des Conférences épiscopales d’Asie (FABC), ou la Conférence des supérieurs majeurs de l’Inde (CRI), ont également été étudiés en profondeur afin de voir de quelle manière ils pourraient être utilisés pour valoriser la participation des femmes à la vie ecclésiale.
« Ce que nous voulons, c’est lancer un défi à la mentalité patriarcale indienne en mettant en avant l’égalité des droits entre les hommes et les femmes ainsi qu’une meilleure considération de la condition féminine », ont expliqué les participants dans une déclaration commune publiée à l’issue du séminaire. « Pour cela nous devons faire face aux multiples défis qui consistent à dépasser nos champs de pensée habituels, en inventant de nouvelles façons d’être et de faire (…), en promouvant des actes de compassion et de justice, en défendant la dignité des femmes, en établirssant des réseaux avec d’autres communautés. »
La fondation du Mouvement des femmes chrétiennes indiennes (ICWM), ont-ils poursuivi, fait partie des mesures « urgentes et nécessaires » qu’il convient de mettre en place afin « de rendre leur voix aux femmes, en particulier celles qui sont les plus pauvres et les plus marginalisées (…), au sein de la société comme de l’Eglise ».
Un comité de neuf membres a été formé dans le but d’établir les statuts de la nouvelle organisation, mais aussi d’élargir l’ICWM, tout en réfléchissant aux modalités de sa présence active au cœur de la société indienne.
Rappelant que les principes régissant leur Mouvement ne sont que l’application de la politique de valorisation de la femme lancée par le concile Vatican II et la Lettre apostolique du pape Jean Paul II Mulieris dignitatem, les fondateurs de l’ICWM ont déclaré se sentir « en accord et en communion » avec le pape François, lequel n’a cessé de réaffirmer, depuis le début de son pontificat, « l’importance et la dignité de la femme dans l’Eglise et dans la société ».
(eda/msb)