Eglises d'Asie – Divers Horizons
Le processus d’installation des réfugiés bhoutanais présents au Népal depuis 1990 s’intensifie
Publié le 25/03/2010
… sis dans l’extrême sud-est du Népal, avait rejoint les quelque 17 600 qui se trouvent déjà aux Etats-Unis (1). D’autres réfugiés ont quitté les sept camps de réfugiés du Népal à destination de l’Australie, du Canada, de la Norvège, de la Nouvelle-Zélande, du Danemark et des Pays-Bas.
Ces départs marquent la montée en puissance progressive du programme de réinstallation des réfugiés népalais du Bhoutan, programme initié en novembre 2007 sous l’égide des Nations Unies. L’arrivée de ces réfugiés au Népal remonte à 1990, lorsque le Bhoutan expulsa sous la contrainte plus de 100 000 Lhotshampas. Ces derniers, descendants de Népalais hindous, venus s’installer au début du XXème siècle au Bhoutan, royaume bouddhiste, firent les frais de la politique de « bhoutanisation » du pays, décrétée en 1988 par Thimbu, la capitale du Bhoutan. Non désirés en Inde, ces réfugiés désormais apatrides seront accueillis au Népal, où ils sont depuis parqués dans sept camps situés non loin de la frontière avec l’Inde. Durant des années, ils militeront pour leur retour au Bhoutan, sans jamais réussir à se faire entendre de la communauté internationale. Finalement, ce sont les Etats-Unis qui finissent par leur ouvrir leurs portes, aux termes de l’accord passé entre le Népal et l’ONU en 2007.
En deux ans, 17 000 réfugiés bhoutanais sont ainsi partis refaire leur vie en Arizona, à New York, en Géorgie, en Pennsylvanie et au Texas (2). Dans les camps du Népal, ils sont encore au nombre de 91 000. Sur place, le travail du JRS, avec le soutien de la Caritas Népal et du HCR, consiste à assurer une aide en matière d’éducation primaire, secondaire et professionnelle dans 42 écoles ; des centres d’accueil pour les enfants et les jeunes qui ont vu le jour dans les camps ont été mis sur pied. Les équipes du JRS fournissent informations et conseils aux réfugiés qui pensent à une réinstallation, et propose des cours de langue anglaise à ceux qui ont fait le choix de la réinstallation. Ainsi que l’explique un de ses communiqués, le JRS « continue à défendre l’option du retour volontaire au Bhoutan pour les réfugiés qui le souhaitent », mais sans grand espoir : en dix-neuf ans, le Bhoutan n’a pas accepté le retour sur son sol d’un seul réfugié, pas même pour les quelques rares Lhotshampas qui avaient quitté le pays en 1990 en laissant de proches parents derrière eux.
Sur les 91 000 réfugiés vivant dans les camps du Népal, près de 78 000 se sont déclarés intéressés par une réinstallation dans un pays tiers et ont rempli des formulaires en ce sens.