Eglises d'Asie

Les proches des quatorze chrétiens condamnés en janvier 2013 tentent de mobiliser l’opinion en vue de leur libération

Publié le 28/02/2013




Les parents et les proches des quatorze jeunes gens (treize catholiques un protestant) condamnés à de lourdes peines par le tribunal du Nghê An le 9 janvier dernier poursuivent leur combat pour la reconnaissance de l’innocence des prisonniers et leur libération. Ils mènent actuellement une campagne pour rallier l’opinion publique à leur cause.

Ce groupe familial de soutien s’était adressé à l’opinion publique, le 27 janvier dernier, dans un texte intitulé : « Protestation contre un procès illégal qui s’est tenu à Vinh les 8 et 9 janvier 2013 ». Les auteurs soulignaient l’innocence de ces jeunes gens, leur injuste condamnation, l’illégalité des procédures employées pour leur arrestation… Cependant, le texte n’avait pas pour seul objectif d’informer sur les dysfonctionnements de la justice et sur les victimes d’une injuste condamnation. Il visait surtout à mobiliser l’opinion la plus large possible en faveur des prisonniers. C’est pourquoi la protestation avait été proposée à la signature de tous.

C’est le frère cadet d’un des prisonniers, condamné à une peine de 13 ans de détention, qui est responsable de cette campagne de mobilisation de l’opinion. Il a déclaré à Radio Free Asia que l’ensemble des parents et proches s’était divisé en deux groupes. L’un d’eux est chargé de faire connaître la protestation dans le nord et l’autre dans le sud. La plupart des personnes contactées sont ravies de signer ce texte, un texte, affirme-t-il, qui ne reflète pas le point de vue d’une quelconque organisation, mais les opinions et les sentiments des familles devant la condamnation injuste de leurs membres (1).

Selon les responsables du mouvement de soutien, à la fin du mois de février 2013, une dizaine de milliers de signatures aurait été déjà recueillie. On compte parmi elles la signature de deux évêques. Un religieux bouddhiste, membre du bouddhisme unifié, le vénérable Thich Không Tanh, a voulu ajouter son nom à la longue liste de signatures. Il a déclaré qu’en accordant son soutien aux jeunes emprisonnés, il ne faisait que poursuivre son combat pour la défense de la justice et de la démocratie dans le pays.

Entre le mois d’août et le mois de décembre 2011, dix-sept jeunes chrétiens (seize catholiques et un protestant) avaient été arrêtés. Pour ce faire, les policiers avaient agi en infraction totale avec les procédures prévues par la loi. La plupart de ces jeunes étaient fortement engagés dans des activités religieuses et sociales, souvent dans le cadre paroissial ou diocésain. Certains, par patriotisme, avaient participé à des manifestations contre l’hégémonie chinoise. Un premier procès avait eu lieu, pour trois d’entre eux, au mois de mai 2012. Les quatorze autres avaient été jugés au mois de janvier 2013 et condamnés à plus de 80 ans de prison au total.