Eglises d'Asie – Inde
Après la protestation des évêques, la décision de faire travailler les employés de banque, le jour de Pâques, est modifiée
Publié le 18/03/2010
Dans une intervention écrite auprès du premier ministre, Atal Behari Vajpayee, le 5 avril 1998, le président de la Conférence épiscopale indienne, Mgr Alan de Lastic, avait dit regretter que l’Inde proclamât “jour ouvrable, le plus sacré des dimanchesalors que, normalement, le dimanche est le jour de repos hebdomadaire. Le représentant des 16 millions de catholiques indiens demandait aussi au nouveau chef du gouvernement d’apaiser la sensibilité blessée des chrétiens et de ne pas ternir “l’image de tolérancecommunément reconnue à l’Inde par le monde entier. Le prélat rappelait également la promesse faite par Vajpayee, lors de son entrée en fonction, le 19 mars, de respecter la laïcité constitutionnelle. Dans cette même lettre, l’archevêque avait fait valoir que la communauté chrétienne en Inde est aussi ancienne que le christianisme lui-même et que les 21 millions de chrétiens indiens, même s’ils ne représentaient que 2,4 % de la population, avaient participé de façon non négligeable à la vie de la nation.
La Banque de réserve indienne a expliqué que sa décision d’ouvrir ses bureaux le dimanche de Pâques n’avait pas d’autre but que d’éviter une trop grande gêne pour la population. Justifiant cette mesure, Mme Esther Kar, du ministère des Finances, a souligné que la décision de la Banque de réserve indienne ne voulait en aucun cas froisser la sensibilité religieuse des chrétiens, mais était dictée par des nécessités incontournables : “Il n’y avait pas d’autres solutions pour le gouvernement, les banques étant déjà fermées du 8 au 10 avril à l’occasion de fêtes nationalesLe 8 avril, c’est le Bakr-Id, le 9, l’anniversaire de la naissance de Mahavira. Le Vendredi saint est également jour férié en Inde. “Il y aurait de trop grands inconvénients pour la population si les opérations bancaires étaient suspendues plusieurs jours de suitea-t-elle ajouté.
Elle a, de plus, affirmé que le ministère des Finances n’avait reçu aucune plainte émanant de la Conférence des évêques catholiques de l’Inde pas plus que d’aucun autre groupe chrétien. Ce qui contredit les déclarations de l’adjoint au secrétaire général de la Conférence, le Père Anand Jojo, attestant qu’une lettre de protestation de la Conférence des évêques avait été envoyée au premier ministre et au président.