Eglises d'Asie – Vietnam
Le procès en appel des 14 jeunes chrétiens a été ajourné
Publié le 23/04/2013
La date de ce procès (appelé officiellement « le procès de Nguyên Duc Hoa et des autres accusés ») avait été précédemment fixée au 24 avril. Ce report est officiellement motivé par l’impossibilité de certains membres du jury d’y participer. Ceux-ci seraient retenus en d’autres lieux pour des « motifs d’ordre familial ».
Aucune information n’est fournie dans la lettre officielle quant à une nouvelle date d’audience. L’un des avocats qui a interrogé les responsables du Tribunal populaire à ce sujet s’est entendu répondre que, pour le moment, aucune date n’avait été fixée.
Certains proches parents des prévenus voient dans ce report une nouvelle manœuvre du gouvernement visant à prolonger le climat d’incertitude qui entoure la procédure, afin de décourager les accusés et ceux qui les soutiennent et intensifier leur inquiétude. C’est un effet la deuxième fois que le procès est différé.
Selon plusieurs observateurs, cet ajournement du procès des 14 jeunes chrétiens ne serait pas sans rapport avec des mises en garde extrêmement sévères lancées au Vietnam, cette même semaine, par des instances internationales qui lui reprochent principalement ses violations récurrentes des droits de l’homme.
L’une d’elles émane des députés de l’Union européenne, la seconde du département d’Etat américain. Toutes deux mettent en cause directement le comportement des autorités du Vietnam.
Le 18 avril dernier, le Parlement de l’Union européenne a adopté une résolution soulignant les multiples violations des droits de l’homme auxquelles se livre l’actuel gouvernement vietnamien. Après avoir énuméré et décrit un nombre impressionnant d’atteintes aux libertés fondamentales, les députés européens ont appelé le Vietnam au respect des droits de l’homme et de la liberté religieuse, lui demandant de restaurer la liberté d’expression ainsi que la liberté d’accès à l’ Internet pour tous. Dès le lendemain, le gouvernement vietnamien avait rendu publique une protestation.
Deux jours plus tard, le département d’Etat américain publiait son compte rendu annuel sur les droits de l’homme dans le monde. La partie consacrée au Vietnam dénonçait une aggravation considérable des violations de la liberté d’expression, de la liberté religieuse ainsi que d’un certain nombre d’autres droits fondamentaux.
Quelques jours plus tôt, le rapport de l’organisation américaine Human Rights Watch (HRW) avait dressé un tableau analogue des rapports entre la société civile et l’Etat au Vietnam.