Eglises d'Asie

Fondation d’un vaste « centre de charité » catholique au cœur de la cité-Etat

Publié le 07/10/2013




La Caritas de Singapour a donné le premier coup de pioche lançant la construction d’un très important « centre caritatif » géré par l’Eglise catholique, à Toa Payoh, un district situé dans la partie centrale de la cité-Etat, le 5 septembre dernier.

Dans son édition du 22 septembre, CatholicNews, journal de l’archevêché de Singapour, rapporte que Mgr Nicholas Chia, archevêque émérite de Singapour, a béni le site de la construction du futur « Agape Village », avant que Mgr William Goh, son successeur, ne bénisse la première pierre. Etaient également présents à la cérémonie la présidente du comité en charge du projet, Janet Ang, le ministre du Développement social et de la Famille, Chan Chun Sing, et le directeur de la Caritas de Singapour, George Lim.

Ce centre, qui comprendra quatre étages sur une superficie de 13 716 m² devrait être achevé pour le début de l’année 2015. Il accueillera les 23 services d’aide de la Caritas de Singapour, avec, entre autres, des bureaux d’aide et de conseil, différents espaces de formation avec le matériel nécessaire, des lieux de repos, de loisirs et des salles de soins. Il y aura aussi un service d’aide à l’emploi, un centre d’assistance juridique et une banque alimentaire. Aux côtés des différentes commissions de la Caritas, se sont investis dans le projet plusieurs organismes catholiques de l’archidiocèse, tels le Catholic Welfare Services (CWS), la Family Life Society (FLS) et le Roman Catholic Prison Ministry (RCPM).

Dans son discours d’ouverture, la présidente du comité de direction, Janet Ang, a expliqué que le centre caritatif s’était donné pour but d’offrir « toutes les ressources et les aides possibles » aux personnes en difficulté, sans distinction de race ni de religion.

L’idée de proposer un « service tout-en-un » avec différentes aides réunies « sous le même toit », rapporte encore Janet Ang, est venue des travailleurs sociaux et volontaires de la Caritas qui se sont aperçu que les personnes qu’ils aidaient avaient « des besoins multiples, et que l’aide qu’ils recevaient était souvent limitée à un aspect seulement de leur prise en charge, laquelle devait être davantage ‘holistique’ ».

Mais la réalisation d’un tel projet ne pourra être menée à bien sans financement, rappelle la présidente de la commission. Pour le moment, seuls 4 sur les 15 millions de dollars (soit environ 11 millions d’euros) nécessaires à la construction de l’Agape Village ont été par l’archidiocèse.

Janet Ang a également exprimé l’espoir que le centre puisse recevoir le soutien et le partenariat de différents services d’aide sociale du gouvernement, d’ONG humanitaires ou de groupes issus d’autres religions. Elle a lancé un appel aux professionnels et entreprises pour qu’ils engagent leur savoir-faire dans « cette action utile et innovante », qui rend service à toute la communauté en venant en aide aux plus vulnérables de ses membres.

Mgr Goh a souligné quant à lui que « le village Agape n’était pas un centre ‘pour’ les pauvres mais un centre ‘avec les pauvres’ ». Il a rappelé que, pour le chrétien, il ne s’agissait pas « de donner parce qu’il possédait plus, mais parce que ce qu’il avait n’était pas à lui mais appartenait également à ses frères et sœurs ». Le prélat a ajouté enfin que ceux qui travailleraient à l’Agape Village au service des personnes dans le besoin, seraient aux côtés de ces derniers pour « affronter avec eux les défis auxquels ils devraient faire face dans la société ».

Le ministre du Développement social et de la Famille, Chan Chun Sing, s’est félicité de la création d’un centre qui sera « un exemple de la façon dont l’aide sociale peut être utilisée au mieux pour servir les plus démunis ». Il a ajouté que différents volontaires travaillant dans l’humanitaire, comme des ONG locales, pourraient venir « apporter leur expérience et venir en aide aux personnes dans le besoin » à l’Agape Village, quels que soient leur religion, leur profession ou leurs convictions.

Les responsables des différents mouvements de la Caritas et des organismes de l’archidiocèse impliqués dans le projet comme Kevin Yap, directeur de RCPM, ou encore Paul Long, à la tête de la FLS, ont expliqué à CatholicNews comment s’organiserait l’installation de leurs bureaux, ou de leur antenne locale au sein de l’Agape Village, le centre pouvant leur offrir des espaces d’accueil qu’ils ne possédaient pas et la proximité d’autres structures utiles pour leur action.

James Chow, directeur exécutif du Catholics for Welfare Services (CWS), a souligné de son côté le grand avantage qu’il y avait à réunir au même endroit tous les services. « Il est essentiel que tous les acteurs du travail social puissent entretenir la collaboration la plus étroite possible : l’Agape Village favorisera l’intégration sociale, la communication et la coordination dans le travail », a-t-il affirmé.

La cérémonie du 5 septembre a vu également le lancement de la campagne « I Gave to Agape Village (iGAVe) », une collecte de fonds en ligne permettant à chaque donateur d’ajouter sa pierre à la construction du centre. L’ouverture officielle du site est attendue courant novembre, mais les personnes désirant faire un don peuvent d’ores et déjà se connecter aux sites et pages Facebook mises en place par la Caritas et les différents organismes membres du projet depuis plusieurs mois.

Sur la page Facebook dédiée au futur centre, sont postés chaque jour des événements organisés pour le financement, des initiatives de paroisses ou de groupes de jeunes ainsi que différents projets liés à l’accueil à l’Agape Village. Les volontaires sont ainsi appelés à se manifester dès à présent pour « donner de leur temps et de leur compétence au village de l’espoir ». Figurent également les maquettes numériques du futur centre, avec espaces arborés et bureaux aérés dans un complexe aux allures futuristes.

A Singapour, les chrétiens forment 15 à 18 % de la population (dont 5 % pour l’Eglise catholique).

(eda/msb)